Égypte : La contestation n'a pas dit son dernier mot01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Dans le monde

Égypte : La contestation n'a pas dit son dernier mot

Vendredi 27 mai, dans le cadre d'une nouvelle « journée de la colère », d'importants rassemblements ont encore eu lieu en Égypte contre le pouvoir, au Caire et jusqu'à Charm-El-Cheikh, devant l'hôpital où se trouve Moubarak.

Les manifestants veulent poursuivre la mobilisation, beaucoup de responsables du régime de Moubarak étant toujours présents dans de nombreux secteurs de l'administration et les responsables de violences commises par le régime n'ayant toujours pas été sanctionnés.

La libération de la femme de Moubarak en échange de 2,8 millions d'euros (alors qu'elle et son mari ont détourné des sommes considérables) a ravivé la colère de ceux qui ont obtenu le départ de Moubarak en février dernier, d'autant que le procès de celui-ci tarde à avoir lieu. Des élections législatives sont bien prévues pour le mois de septembre mais les manifestants se méfient avec raison des généraux qui continuent à occuper le pouvoir à travers le Conseil suprême des forces armées. Plusieurs slogans et banderoles reprochaient d'ailleurs aux dirigeants occidentaux leur décision de prêter de l'argent à ces généraux, sous prétexte d'aider l'Égypte.

En effet les gouvernements occidentaux ne voient aucun problème à maintenir leur soutien - financier mais aussi militaire - aux généraux qui de leur côté ne voient aucun problème à continuer à offrir aux capitalistes occidentaux une main-d'oeuvre peu chère et privée de nombreux droits, y compris du fait des lois adoptées par eux-mêmes depuis le départ de Moubarak.

L'attitude des Frères musulmans, elle aussi, a été significative de ce qu'ils pensent de l'intervention de la population sur le terrain politique. Le mouvement s'est opposé aux manifestations, les déclarant « impies et contraires à l'islam », et expliquant que ce genre d'initiatives risquait de provoquer des tensions entre le peuple et l'armée, et de menacer le processus de transition. Comme si les généraux, et au-delà l'appareil d'État qu'ils contrôlent, n'étaient pas responsables des violences commises contre la population égyptienne depuis aussi longtemps que la dictature existe.

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