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- Lutte ouvrière n°2235
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Dans les entreprises
À Rennes et Saint-Brieuc : La lutte du tri postal continue
Pour mettre en place un nouveau centre de tri, appelé plate-forme industrielle de courrier (PIC), la direction de La Poste prétend négocier avec les syndicats avant la mise en place de son projet en 2012. Mais ces prétendues négociations ont du mal à avancer.
Déjà fin mars, une puissante mobilisation du personnel concerné avait imposé une garantie de reclassement pour tous ceux qui désiraient travailler à la PIC. Après ce premier recul, la direction reprend l'offensive en proposant des horaires de travail insupportables. Pour prendre un seul exemple, une équipe devrait travailler vendredi, samedi, dimanche, lundi en effectuant tantôt des nuits de 22 h à 6 h, tantôt des journées de 12 h 30 à 22 h 30, et ce avec un samedi de repos sur six.
Pour bien montrer leur refus des propositions faites, 140 postiers de Rennes et Saint-Brieuc sont revenus manifester aux portes de la direction de Rennes le jeudi 26 mai.
Les postiers de Rennes réclament des horaires qui soient compatibles avec leur vie de famille. Ils veulent aussi avoir le choix de leurs horaires sans les critères de sélection que la direction met en avant. Il suffirait de mettre les effectifs suffisants pour que ce soit possible. Mais l'objectif de la PIC, c'est plus de travail fait avec le moins de personnel possible !
Ceux de Saint-Brieuc réclament des mesures financières pour des départs à la retraite anticipés. Ils réclament aussi la garantie d'un reclassement à la plate-forme de distribution du courrier (PPDC), ce que la direction refuse pour une trentaine d'entre eux.
Heureux de se retrouver, les manifestants de Saint-Brieuc et Rennes sont allés ensemble aux portes du centre de tri de Rennes pour déguster quelques galettes-saucisses avec les chauffeurs chargés de livrer le courrier à trier. Bien contents de passer un moment avec les grévistes, ils n'étaient pas gênés que la livraison soit retardée.
Depuis, les piquets sont maintenus à Rennes à chaque embauche, de jour comme de nuit, avec des taux de grévistes importants allant jusqu'à 100 %... Samedi 28 mai, une trentaine de postiers ont passé l'après-midi et la soirée devant le centre. À plusieurs reprises, ils se sont mis devant les camions en chantant et en les faisant avancer « au rythme des négociations », le tout ponctué par les coups de klaxon des chauffeurs solidaires. Dans la nuit de dimanche à lundi 30 mai, l'équipe de fin de semaine a de nouveau débrayé à partir de 3 h du matin et a réinstallé le piquet de grève.
Comme la direction ne trouve rien à dire, personne ne trouve de raison d'arrêter.