Le politicien Tron : C'est pas le pied !01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Leur société

Le politicien Tron : C'est pas le pied !

Georges Tron, secrétaire d'État à la Fonction publique et député-maire de Draveil, une commune de l'Essonne, vient de démissionner du gouvernement après avoir été mis en cause par deux femmes, anciennes employées de la mairie, qui ont porté plainte pour harcèlement sexuel. Si les faits sont avérés, Tron risque une peine d'emprisonnement.

Trop nombreuses sont les femmes qui subissent des violences, y compris sexuelles, accompagnées d'un chantage à l'emploi, de la part de chefs, d'employeurs ou d'individus qui, investis d'une autorité, se croient tout permis. Mais peu de victimes osent porter plainte. C'est ce qu'explique entre autres l'Association européenne des violences faites aux femmes au travail (AVFT), qui accompagne depuis de nombreux mois l'une des deux plaignantes. La dénonciation de Georges Tron auprès de l'AVFT avait été faite en novembre 2010, c'est dire que cette affaire, rendue publique aujourd'hui après maintes vérifications des avocats de l'association, n'est en aucun cas un contre-feu à celle dans laquelle est impliqué Strauss-Kahn, comme le propagent pourtant Tron et son entourage.

Le fait est que, depuis l'annonce du dépôt des deux plaintes, l'équipe UMP du maire de Draveil tente d'étouffer toute critique publique qui viendrait du personnel municipal. Des tournées de service organisées par des adjoints se sont multipliées pour exiger le silence, au nom d'une prétendue « obligation de réserve » qui n'empêche pas les proches du maire de faire signer une pétition de soutien.

Menaces, intimidation, mépris envers la population laborieuse ne sont pas des nouveautés. Que ce soit comme maire de Draveil, comme député ou comme secrétaire d'État, Tron s'est illustré dans de nombreux domaines où il s'en est pris aux travailleurs et aux services publics. En 2003 il est un des artisans des attaques sur les retraites. Il est aussi le premier à lancer sur les bancs de l'Assemblée la formule du « non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux ». En 2005, lors des émeutes dans les quartiers populaires, il menace de supprimer les allocations familiales aux familles dont l'un des enfants serait impliqué. Il se fait ainsi remarquer comme étant un « maire de combat », qui n'hésite pas à s'en prendre aux plus pauvres.

Toujours à Draveil, Tron a réduit les services en mairie, laissé l'hôpital Dupuytren perdre 240 lits et, alors même qu'il venait d'être nommé au gouvernement, il radiait une employée de mairie en arrêt maladie. Depuis plus d'un an, dans l'attente d'une décision du tribunal administratif qu'elle a saisi, elle doit se débrouiller sans aucun revenu ni aucune indemnité.

Bref, Tron est en tout point à l'image de la politique qu'il défend.

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