"Hécatombe" au tribunal01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Leur société

"Hécatombe" au tribunal

Vendredi 27 mai, le tribunal correctionnel de Cherbourg a condamné un Rennais à 40 heures de travail d'intérêt général et 100 euros d'amende à payer à deux policiers plaignants. Il avait, dans la nuit du 24 juillet 2009, chanté Hécatombe, chanson de Georges Brassens narrant une fameuse échauffourée, sur le marché de Brive-la-Gaillarde, entre des marchandes d'oignons et des gendarmes.

Quoi de mal à ça, d'autant plus qu'il chantait chez lui ? Mais voilà, sa fenêtre était ouverte et trois policiers passaient à ce moment dans la rue. « Interpréter cette chanson devant un miroir, pourquoi pas... Devant des policiers, c'est un outrage », a jugé le procureur ! On ne sait si les policiers, au lieu de circuler, sont restés à écouter tous les couplets et, dans ce cas, lequel les a outragés. Est-ce le vers : « Frénétique l'une d'elles attache le vieux maréchal des logis et lui fait crier : Mort aux vaches, mort aux lois, vive l'anarchie » ? Ou bien est-ce le couplet de conclusion : « En retournant à leurs oignons, ces furies, à peine si j'ose le dire tellement c'est bas, leur auraient même coupé les choses, par bonheur ils n'en avaient pas »? Pourtant, il s'agit sans doute de vers ironiques à l'égard de la maréchaussée, mais ne visant personne, en tout cas à Cherbourg.

Moralité : quand on chante du Brassens ou que l'on écoute ses CD, mieux vaut se méfier des rôdeurs à képi. Quant au Rennais condamné et amateur de Brassens, s'il chante ou écoute la chanson Le gorille, et en particulier les derniers vers, qu'il vérifie bien qu'aucun juge ne passe dans sa rue.(1)

Louis BASTILLE

(1) « Car le juge au moment suprême criait "Maman", pleurait beaucoup, comme l'homme auquel le jour même il avait fait trancher le cou. »

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