À l'usine CIE Automotive de Compiègne, équipementier automobile spécialisé dans la fabrication de rampes à injection, les ouvriers se sont mis en grève mardi matin 24 mai, suite aux propositions de la direction sur les salaires, qu'ils jugeaient insuffisantes. La grève a été suivie massivement en production, y compris par certains chefs. Le lendemain, mercredi, la direction accordait 30 euros brut d'augmentation de salaire, une prime équivalant à 187 euros brut par salarié, une augmentation de la prime de vacances de 100 euros portant celle-ci à 825 euros.

Des travailleurs refusèrent cependant d'accepter que la prime de 187 euros ne soit pas versée aux travailleurs qui ont accepté le plan de départs volontaires. En effet, fin décembre 2010, la direction annonçait un plan de licenciement de 91 ouvriers proposant des départs « volontaires », départs qui s'étalent depuis janvier 2011 chaque mois. Appartenant auparavant à Lajous, racheté par CIE Automotive, groupe qui regroupe des usines dans le monde entier, plus de 600 ouvriers travaillaient sur ce site, il y a quelques années. Aujourd'hui ils ne sont plus que 200.

Les travailleurs ont donc voté à l'unanimité la continuation, afin d'obtenir de la direction qu'elle accorde cette prime à tous. Le patron ayant cédé sur cette revendication, le travail reprit dès mercredi 25 mai ; tout le monde était satisfait de ces concessions.

Dans cette usine où bien des travailleurs n'atteignent pas les 1 500 euros, alors qu'ils travaillent en équipe et qu'ils ont plusieurs années d'ancienneté, ce qui a été obtenu ne suffit certes pas. Mais c'est déjà ça, et surtout ces deux jours de grève ont tout de même changé un peu l'ambiance, dans cette usine marquée par les plans de licenciements qui se succèdent depuis des années.