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Leur société
Fonction publique : Salaires bloqués, effectifs diminués, services publics dégradés
Le 31 mai, une journée destinée à mettre en lumière le mécontentement des salariés de la fonction publique avait été décidée par huit syndicats.
Le sous-ministre Georges Tron, qui s'était chargé de durcir le ton sur les deux aspects qui provoquent le ras-le-bol, les salaires bloqués et les suppressions de postes, ayant été prié de laisser la place, c'est donc le ministre de tutelle, François Baroin, qui a assumé, sans l'ombre d'un problème, la politique du gouvernement devant les représentants des confédérations et la presse, et qui a répondu par une fin de non-recevoir.
Les salariés des trois fonctions publiques ont vu cette année encore leurs salaires bloqués par le gel du point d'indice, qui sert de base au calcul de celui-ci. Après une augmentation purement symbolique de 0,5 % en juillet 2010, les salaires sont bloqués en 2011 et le seront en 2012, et vraisemblablement en 2013. Étant donné l'inflation officielle, qui a atteint en avril dernier le rythme de 2,1 % sur un an, les salariés de l'État vont continuer à perdre du pouvoir d'achat ; depuis 2000, il a déjà diminué de 10 %.
Avec ce véritable hold-up sur les salaires, les millions de travailleurs de l'État, territoriaux, agents hospitaliers, enseignants, etc., partagent le sort de l'ensemble des salariés, qui subissent la hausse des prix. En dehors des carburants (près de 18 % de hausse en un an sur le gazole), les hausses frappent les loyers, l'électricité, l'alimentation...
À l'instar de l'ensemble du monde du travail, ils doivent aussi supporter les effets des suppressions d'effectifs, dans lesquels le gouvernement taille à coeur joie depuis des années. De 2008 à 2010, près de 84 000 emplois ont disparu dans la fonction publique et, d'après le projet de loi de finances, 31 600 devraient encore s'évanouir avant la fin de l'année. Et la politique des Sarkozy, Fillon, Baroin, Tron, supprimer un emploi sur deux fonctionnaires partant à la retraite, continue, dans les trois fonctions publiques comme chez les « opérateurs de l'État », tels Météo France ou Pôle emploi...
L'arrêt de cette politique - destinée à compenser dans le budget public les cadeaux aux banques et au grand patronat - est urgent, car une grande partie de la population laborieuse la subit, comme salariés ou comme usagers des services publics dégradés. Et ça suffit !