Thomson Télévision - Angers : La goutte d'eau fait déborder le vase09/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1704.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thomson Télévision - Angers : La goutte d'eau fait déborder le vase

A Thomson Télévision Angers, voilà maintenant deux mois que la direction nous a informés de ce qu'elle nomme pudiquement "le projet 2004". En fait, il s'agit ni plus ni moins d'un plan de démantèlement de l'entreprise d'Angers qui verra 30 % de ses effectifs se répartir dans des entreprises de "partenariat", en fait de sous-traitance.

C'est dans ce contexte qu'à la réunion du Comité d'Entreprise du 21 février, nous avons appris que le montant de la prime dite d'intéressement, liée au résultat de l'année 2000, serait de 276 F net.

Alors que les organisations syndicales s'apprêtaient à négocier les augmentations générales annuelles deux jours après, l'annonce de cette prime ridicule est apparue aux yeux de l'ensemble du personnel comme une véritable provocation, alors que les bénéfices du groupe flambent : 2,5 milliards de francs en 2000, soit une hausse de 70 % par rapport à 1999 !

Pour la première fois depuis longtemps, l'indignation touchait d'autres catégories que les ouvriers OS et OP.

En quelques heures, ce mercredi 21 février, l'équipe de l'après-midi a totalement bloqué la production, l'ensemble des OS/OP étaient en grève. Nous demandions l'ouverture des négociations sans attendre le vendredi. La demande d'augmentation générale était chiffrée à 500 F net pour tous.

Surpris par l'ampleur du mouvement, les syndicats CGT et CFDT de l'entreprise appelaient l'ensemble des salariés à rejoindre le mouvement.

La direction se retranchant derrière l'annonce des négociations du vendredi 23 février et ne voulant rien savoir, l'équipe de nuit continuait le blocage de la production. Elle était relayée en cela par l'équipe du matin et aussi des techniciens et ingénieurs.

L'entreprise fonctionnant en "flux tiré" (plus tendu que tendu), le TAK (nouvelle télévision lancée à grand renfort de publicité) ne pouvant sortir à la date prévue, la direction acceptait finalement d'ouvrir les négociations, dès le jeudi.

Après nous avoir annoncé dans un premier temps qu'elle accordait 1,5 % d'augmentation générale, la direction proposait 1,8 % au 1er mars, avec un rattrapage pour janvier et février de deux fois 150 F brut. En ce qui concerne la prime d'intéressement, elle lâchait pour cette année 2 500 F net, en plus des 276 F, en garantissant une prime de 2 800 F pour 2002 et 2003.

Enfin, le vendredi 23, jour initialement prévu de la négociation avec les syndicats, la direction ayant hâte de nous voir reprendre le boulot accordait le paiement à 100 % des deux jours et demi de grève. Devant ce résultat, l'ensemble du personnel en grève (l'équipe du matin attendant celle de l'après-midi) décidait de la reprise du travail à 14 h.

Après deux jours et demi de conflit, le sentiment de tous est que c'est bien une victoire que nous venons d'enregistrer contre cette direction qui n'a pas pour habitude de céder facilement. Beaucoup estiment qu'avoir relevé la tête sur la question des salaires nous prépare à réagir au projet de démantèlement que la direction nous concocte.

En deux jours et demi de grève, le climat de division qu'avait créé la direction les mois précédents, avec la mise en place des "superviseurs" et de "l'emploi- compétence", en prend un rude coup. Dans cette grève, beaucoup ont compris que, en s'y mettant tous (beaucoup faisaient grève pour la première fois), nous pouvons river son clou à la direction.

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