Afghanistan : Un obscurantisme religieux très partagé09/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1704.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : Un obscurantisme religieux très partagé

Détruire les idoles ? Le christianisme l'a fait bien avant les Talibans. Probablement 99 % des statues de l'Antiquité grecque ont été détruites lorsque le christianisme est devenu religion d'Etat de l'Empire romain aux IVe et Ve siécles. Les oeuvres qui restent aujourd'hui sont celles qui avaient disparu, puis ont été retrouvées par hasard, comme la Vénus de Milo et bien d'autres. Ou bien ce sont des copies romaines, qui, elles, ont été mieux préservées. Un des plus grands statuaires grec de ce temps, Lysippe, aurait fabriqué dans sa vie 1 500 statues de bronze : il n'en reste aucune. Le bronze a été fondu. Temps barbares dira-t-on.

Plus près de nous, au moment de la Renaissance, les conquistadores espagnols ont détruit toutes les "idoles" aztèques, incas, ou autres qui leur tombaient sous la main. Et bien entendu lorqu'elles étaient en or, elles furent fondues. Il est vrai que c'était il y a cinq siècles.

Au début du XXe siècle, lors de la grande vague de colonisation, des missionnaires chrétiens faisaient, en Océanie par exemple, des bûchers avec les "idoles", les masques, etc. des populations animistes ou païennes qu'ils entreprenaient de convertir. Ils en ont conservé quelques-uns, à titre d'échantillon, pour montrer ce qu'était "l'art des sauvages". Aujourd'hui, on se les arrache pour tenter de peupler les musées, comme celui des Arts premiers à Paris.

Et à notre époque, on voit des rabbins en Israël, s'opposer à des fouilles archéologiques, au motif qu'elles auraient lieu dans des lieux sacrés mentionnés dans la Bible.

Comme on voit, les Talibans ne sont que les héritiers d'une solide tradition obsurantiste.

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