L'accord de préretraite dans la métallurgie : Ce n'est pas du chômage mais...09/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1704.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

L'accord de préretraite dans la métallurgie : Ce n'est pas du chômage mais...

L'UIMM (le syndicat du patronat des mines et de la métallurgie) et les confédérations syndicales viennent de signer un accord qui étend à 400 entreprises un système qui existe déjà chez Renault et Peugeot et que les travailleurs de l'automobile connaissent sous le nom de Casa. Cette "Cessation d'activité des salariés âgés" permet aux travailleurs de plus de 55 ans de partir en préretraite.

Evidemment, à 55 ans dans l'industrie, et plus encore quand on a travaillé toute sa vie sur chaîne, en fonderie, etc., on est usé physiquement et l'on ne peut aspirer qu'à souffler. Mais on se retrouve le souffle un peu court... quand, avec la Casa, on ne conserve que l'équivalent de son salaire antérieur amputé d'environ un tiers.

L'Etat (en l'occurrence, le gouvernement) qui a béni cet accord et qui se charge d'une partie des dépenses à la place du patronat, rend à ce dernier un fieffé service sur un autre plan encore. En effet, il permet aux entreprises de la métallurgie et des mines de se débarrasser de vieux travailleurs usés à la tâche, ce que le patronat réclamait à cor et à cri depuis des années. Or, ces départs en préretraite (les signataires de l'accord estiment qu'ils seraient 30 000), les patrons vont les remplacer (et encore, pas tous) par des jeunes, plus productifs mais avec un salaire inférieur à celui que touchaient les préretraités.

C'est donc le patronat qui gagne le plus à cet accord, et de loin, car il y gagne sur tous les tableaux : humain (si l'on ose dire, s'agissant du patronat) et financier.

Le gouvernement, lui, y trouve aussi son compte. Car ces travailleurs âgés, dont le patronat se débarrasse avant l'âge de la retraite, n'apparaissent pas dans les chiffres du chômage (et chacun sait que le gouvernement est devenu un expert, pourtant la concurrence est rude avec ses prédécesseurs de droite, dans l'art "d'arranger" les statistiques du chômage). Mais même camouflés en départs en préretraite par les efforts conjugués du patronat, du gouvernement et des directions des confédérations syndicales, ces 30 000 travailleurs dont le patronat se déleste vont voir leurs revenus diminuer d'à peu près autant que s'ils avaient été licenciés.

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