Les comptes, version Strauss-Kahn09/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1704.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les comptes, version Strauss-Kahn

Dominique Strauss-Kahn a inauguré son retour dans l'arène politique en participant à l'émission de Christine Ockrent, dimanche 4 mars. L'ex-ministre des Finances s'est contenté de seize mois de pénitence dorée, après ses multiples mises en examen. Manifestement il piaffe de revenir sur le devant de la scène, en briguant le poste de député de Sarcelles, laissé vacant par la démission organisée de sa remplaçante. Comme quoi, il n'y a pas que Séguin qui pratique le "ôte toi de là que je m'y mette". Le goujat de la droite avait sa Roxane, il a son pendant dans la gauche plurielle. Strauss-Kahn, du haut de sa suffisance, a fait de même, avec sa Raymonde Le Texier, priée de lui faire de la place. Cela n'empêche pas ces gens-là d'avoir plein la bouche de la parité hommes-femmes. Mais après tout, il s'agit là de leurs affaires de famille. Qu'ils s'en débrouillent !

Strauss-Kahn qui sait fort bien manier les chiffres, y compris quand il s'agit de ses affaires personnelles, a éludé une question concernant la rallonge que le gouvernement a acceptée pour faire face au financement plus lourd que prévu des 35 heures. Ces 10 à 15 milliards supplémentaires qui s'ajoutent aux 100 milliards déjà annoncés, devant être pris sur le budget de la Sécurité sociale, Strauss-Kahn a expliqué que, de toute façon, que ce soit la Sécu qui soit mise à contribution ou un autre budget, l'argent sortait des caisses de l'Etat, donc que cela ne changeait rien. Cela n'est pas totalement faux. Mais ce qu'oublie de préciser Strauss-Kahn, c'est que quelle que soit l'origine de ces fonds, ils proviennent des contribuables ; et ils aboutissent dans les coffres du patronat. Un détail ?

Ce même patronat n'est pas le dernier à invoquer le prétendu "trou de la Sécu" pour faire campagne contre les dépenses sociales qu'il présente comme coûtant trop cher à la collectivité. Et pourtant il y est pour quelque chose. Et le gouvernement Jospin, que Strauss-Kahn connaît bien, l'est tout autant.

Il est temps que la population laborieuse demande des comptes à ces bonimenteurs.

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