Par-delà la sauce avec laquelle Raffarin a servi ses projets concernant les retraites, il s'agit d'une attaque contre les retraités présents et futurs et, par là même, contre l'ensemble des travailleurs. Tous ceux qui sont descendus dans la rue samedi 1er février ont eu raison de manifester leur opposition à ce qu'on touche aux retraites. Mais cette manifestation ne peut pas, ne doit pas être la dernière. Elle ne peut pas non plus avoir pour objectif simplement de permettre aux confédérations syndicales d'être invitées à des " négociations ", comme l'ont répété certains chefs syndicaux au sortir même de la manifestation. Une attaque contre la classe ouvrière ne cesse pas d'en être une du simple fait que les confédérations syndicales la cautionnent.
Le gouvernement Chirac-Raffarin se pose en " sauveur des retraites ". Mais tous les gouvernements qui, depuis vingt ans, ont prétendu sauver les retraites, n'ont fait chaque fois qu'aggraver les conditions des retraités. Non seulement les mesures politiques, comme la décision de Balladur d'allonger la durée de cotisation pour le privé, mais aussi les mesures dites techniques visaient toutes le même but : faire cotiser toujours plus et plus longtemps les travailleurs pour leur servir une pension de plus en plus réduite.