Dumas relaxé en appel : " selon que vous serez puissant ou misérable... "06/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1801.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dumas relaxé en appel : " selon que vous serez puissant ou misérable... "

" Blâmable, mais pas coupable ", tel est le verdict prononcé par la cour d'appel qui vient de relaxer Roland Dumas, alors que le procès en correctionnelle l'avait condamné à six mois de prison ferme et à deux ans avec sursis, en mai 2001. L'ancien ministre des Affaires étrangères, ancien président du Conseil constitutionnel, sort blanchi de l'accusation de pots-de-vin versés par Elf.

Pour la cour d'appel, donc, ce n'est pas un délit de mener un train de vie pouvant aller jusqu'à pouvoir disposer de 200 000 francs par mois, grâce entre autres aux revenus de sa maîtresse Christine Deviers-Joncour, " employée " richement dotée d'Elf-Aquitaine. Ce n'est pas un délit non plus de se faire offrir par la même des statuettes à 300 000 francs ou des bottines à 11 000 francs, toujours payées avec l'argent de Elf... puisqu'il prétend avoir été de bonne foi, et dit ignorer la provenance de cet argent. Quant à l'appartement de 300 m² dans les beaux quartiers de la capitale, il n'en a jamais eu l'usage, toujours selon les juges. Pas vu, pas pris. Encore que le " pas vu " soit de trop en l'occurrence.

Et il est vrai que, dans ce monde-là auquel appartient l'ancien ministre, ami de Mitterrand, Roland Dumas, mener la belle vie à coups de millions est monnaie courante (c'est le cas de le dire !) et n'a rien de " répréhensible ", selon les termes du jugement.

Dans l'affaire Elf, Roland Dumas s'est toujours cru tout permis, en se plaçant au-dessus des lois, comme d'autres qui naviguent dans les hautes sphères de la politique et des affaires. La chasse aux voyous ou prétendus tels est ouverte dans les banlieues. Mais elle est fermée, verrouillée même, pour les gibiers de haut vol. Exemplaire, non ?

Partager