Collisions mortelles : Les passages à niveau dangereux ont la peau dure06/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1801.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collisions mortelles : Les passages à niveau dangereux ont la peau dure

Dimanche 2 février un train express régional (TER) assurant la liaison Calais-Lille a percuté une voiture sur un passage à niveau dans la commune d'Aubin-Saint-Vaast (Pas-de-Calais). Le véhicule a été traîné sur plus de 300 mètres et ses cinq occupants ont été tués.

Une fois encore, il s'agit d'un passage à niveau non gardé, même pas muni de barrières automatiques. Seuls un panneau et un stop sont censés prévenir du danger mais sur cette petite route, les conducteurs n'ont aucune visibilité avant d'arriver sur le stop. Et il semble bien que la conductrice se soit engagée sans avoir vu qu'un train arrivait.

Cet accident intervient quelques jours après celui du Gard où là aussi, le 28 janvier, un autorail avait percuté un camion sur un passage à niveau, faisant un mort (le chauffeur du camion) et plusieurs blessés.

Le problème des croisements dangereux entre le réseau ferré et le réseau routier n'est pas nouveau, et les risques sont clairement identifiés. Réseau ferré de France (RFF),établissement public qui gère désormais les infrastructures ferroviaires de la SNCF, reconnaît d'ailleurs qu'il a 400 passages à niveau " préoccupants " (pour ne pas dire dangereux) sur les 19 400 existants qui doivent être supprimés dans les années à venir. Mais ses objectifs se limitent à vouloir supprimer environ 50 % des plus dangereux d'ici... 2012 !

Vouloir améliorer la sécurité et faire disparaître les installations dangereuses, c'est ce que répètent les dirigeants de la SNCF comme ceux de RFF après chaque accident de ce type, d'année en année, sans pour autant débloquer les crédits nécessaires pour accélérer les travaux.

Quand on sait que dans la seule année 2002, on a dénombré 150 collisions entre des véhicules et des trains sur des passages à niveau, faisant 40 tués et 22 blessés graves, il y a pourtant urgence. Mais cette situation d'urgence entre en contradiction avec la politique de rentabilité et de limitation des investissements que prônent les dirigeants de la SNCF comme ceux de RFF. En attendant, la liste des victimes s'allonge...

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