Depuis le lundi 28 janvier, le lycée J.-P.-Timbauld d'Aubervilliers connaît un mouvement de grève qui paralyse le fonctionnement de l'établissement.

Les surveillants et une partie des emplois-jeunes ont décidé de rejoindre le mouvement national des MI-SE (surveillants) et des aides-éducateurs. Ils refusent la remise en cause de leur statut qui permettait jusque-là à des étudiants des couches populaires de financer leurs études en étant " pions " et ils souhaitent la titularisation des emplois-jeunes dans l'Éducation nationale. Ils s'opposent aux choix budgétaires du gouvernement qui a décidé de supprimer 25 600 postes de surveillants et d'aides-éducateurs.

Ce même lundi par solidarité et pour insister sur le rôle fondamental qu'ils jouent dans l'établissement, les enseignants et les conseillers principaux d'éducation ont décidé d'exercer leur droit de retrait, considérant que sans les surveillants nous n'étions pas en sécurité. La direction du lycée a fermé l'établissement. Mais le lendemain, l'administration a affirmé qu'il n'était plus question pour nous d'exercer ce droit considérant que dans notre établissement classé ZEP, où ces derniers jours des profs et des élèves ont connu des agressions physiques, nous étions quand même en sécurité. On pourrait donc se passer des surveillants ! Qui peut croire cela ? Cela fait des années au contraire que l'on se bat pour plus d'effectifs : pour suivre les élèves, discuter avec eux, créer des liens, les aider. Nous sommes tous conscients de la nécessité d'un encadrement adulte suffisant, notamment dans les établissements qui accueillent des élèves des quartiers populaires.

Nous avons donc décidé de nous mettre en grève à une trentaine. Lors d'assemblées générales de ville et départementale, nous avons constaté à ces occasions que nous n'étions pas seuls. Plusieurs établissements scolaires connaissent des grèves. Mais nous sommes au début et des équipes de grévistes vont de collège en lycée pour informer les personnels de notre lutte et les inviter à nous rejoindre.

Nous espérons maintenir la mobilisation durant la semaine précédant les vacances scolaires et surtout nous espérons amplifier le mouvement.