Instituteurs de Gironde : Grève pour des moyens pour l'école06/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1801.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Instituteurs de Gironde : Grève pour des moyens pour l'école

Lors de la journée nationale du 28 janvier, près de 80 % des instituteurs étaient en grève en Gironde. Beaucoup d'écoles étaient fermées. Les raisons d'être en colère sont nombreuses : le département connaît depuis des années un manque de postes d'enseignants et se trouve aujourd'hui bon dernier en matière d'accueil et de conditions d'enseignement.

Trois cent cinquante écoles dépassent les 25 élèves par classe, des milliers de journées de classe sont perdues parce qu'il n'y a pas assez de remplaçants, les enfants de moins de 3 ans ne trouvent pas de place dans les maternelles, etc. Et la situation ne risque pas de s'améliorer puisque 1 938 enfants supplémentaires sont attendus pour la rentrée 2003 et que le ministère ne propose que 106 nouveaux postes, alors qu'il en faudrait 450 ! Enfin, beaucoup d'enseignants se sentent solidaires des aides-éducateurs qui vont être jetés en juin alors qu'ils remplissent des tâches indispensables.

Un certain nombre d'enseignants ont donc décidé de réagir. Réunis en assemblée générale à la suite de la manifestation du 28 janvier, ils ont appelé à la grève totale à partir du lundi 3 février. L'appel a très vite circulé dans les écoles et a rencontré un écho certain. Des réunions ont eu lieu dans plusieurs secteurs. Elles ont rassemblé de nombreux instituteurs, des anciens et des nouveaux, venus pour s'informer et pour dire qu'il était temps de se faire entendre. Jeudi 30, à Langon, 40 enseignants représentant plus de 25 écoles ont pris en charge le mouvement dans le Sud-Gironde. À Lormont, 150 parents sont venus à la réunion organisée par les instituteurs et soutiennent la grève.

Lundi 3 février, la grève a démarré, soutenue par le SNUipp, suivie de façon variable : dans le Sud-Gironde, les 40 instituteurs ont milité pour la grève, se partageant les écoles pour aller convaincre et entraîner leurs collègues. Un premier pointage indiquait que, sur 25 écoles, il y avait 51 grévistes sur 129. D'autres écoles ont annoncé qu'elles nous rejoindraient pour la manifestation prévue devant l'Inspection académique.

À l'heure où nous écrivons, on ne pouvait savoir encore si le mouvement allait s'amplifier. En tout cas les grévistes sont convaincus que ce n'est que par la lutte que les instituteurs, comme tous les salariés, peuvent se faire entendre face à un gouvernement qui, comme ses prédécesseurs, réduit les fonds aux services publics. Le problème n'est pas seulement les effectifs en Gironde, mais bien dans tous les services publics.

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