Zones franches... : Franchement dérisoires, sauf pour quelques patrons06/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1801.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Zones franches... : Franchement dérisoires, sauf pour quelques patrons

Parmi les mesures destinées, paraît-il, à développer l'emploi, le gouvernement a annoncé qu'il allait créer au début de l'année prochaine quarante et une nouvelles " zones franches urbaines ", qui s'ajoutent aux quarante-quatre qui existent. Il ressort une recette déjà utilisé en 1996 par le gouvernement Juppé, et que son successeur socialiste avait maintenue.

Sous prétexte de s'attaquer au chômage, particulièrement élevé dans certains quartiers, il s'agit d'y attirer des entreprises en leur offrant pendant cinq ans une exonération de l'impôt sur les sociétés, de la taxe professionnelle, de la taxe foncière et des charges patronales. Encore des aubaines... pour les investisseurs !

Pour accoucher d'une telle souris, Borloo, le ministre à la Ville et à la Rénovation urbaine, n'est pas avare de grands mots et d'effets de manche, déclarant : " Ce dispositif vient compléter le plan de bataille en faveur de la politique de la ville " ; " un projet massif sur l'habitat " et " un projet massif sur l'emploi " concourraient, selon lui, à la réussite. Des mots pour amuser la galerie pendant que le patronat continue imperturbablement à licencier.

Actuellement, seuls sont massifs les plans des patrons qui s'apprêtent à faire disparaître au minimum de 43 000 à 50 000 emplois, sans compter les fins de contrats d'intérim ou encore les contrecoups de ces suppressions d'emplois sur les entreprises sous-traitantes. Et pas plus aujourd'hui qu'hier, l'installation de quelques PME ou de quelques commerces dans des quartiers populaires ne peuvent s'attaquer au chômage et à l'accroissement de la pauvreté dans les villes concernées, ni réparer les dégâts causés par le grand patronat, d'autant moins qu'une partie des entreprises qui s'installent dans une zone franche n'ont fait que se déplacer d'une ville à une autre, voire simplement d'un quartier à un autre pour bénéficier de la manne attachée à la zone franche. Ce gadget représente quelques subventions supplémentaires pour des patrons petits ou moyens. Pour eux, c'est toujours bon à prendre ! Mais il est sans effet pour les villes ouvrières sinistrées.

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