Dépenses militaires : préparation générale à la guerre03/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2857.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Dépenses militaires : préparation générale à la guerre

L’Institut international pour la paix de Stockholm (SIPRI) a rendu le 24 avril son rapport sur l’évolution des dépenses militaires dans le monde. Sans surprise, ce rapport note en 2022 la plus forte augmentation annuelle des budgets militaires depuis trente ans en Europe.

Ces dépenses atteignent 345 milliards de dollars, en hausse de 30 % depuis 2013, ce qui correspond à peu près au budget annuel global de la France. Mais le même rapport note qu’il s’agit d’une hausse mondiale, qui touche en premier toutes les grandes puissances, les pays impérialistes en tête.

L’étude du SIPRI chiffre les dépenses militaires mondiales en 2022 à 2 240 milliards de dollars. De quoi résoudre une bonne partie des problèmes de faim, de sous-développement, de santé, etc. Ces milliards vont tomber dans la poche des industriels du secteur, parmi lesquels des entreprises du domaine civil, comme Boeing.

D’ailleurs, aux États-Unis, dont le budget militaire a aussi augmenté pour atteindre 877 milliards de dollars, une part importante (264 milliards de dollars) est consacrée à la « recherche et développement » qui est une aide directe à l’industrie d’armement.

En France, si la somme est plus modeste, 413 milliards en sept ans de 2024 à 2030, la part la plus importante est dirigée vers l’industrie nucléaire.

Si la Grande-Bretagne, malgré toutes ses difficultés économiques et budgétaires, reste la plus dépensière en matière militaire en Europe, 68,5 milliards de dollars en un an, elle est suivie par tous les États européens, même ceux réputés pacifistes , comme la Suède avec une augmentation de 13 % en un an, ou la Finlande dont le budget militaire augmente de 36 %.

Quant au Japon, qui se faisait fort de rester à l’écart de cette course aux armements, il est désormais entré dans la danse en consacrant, dès 2022, 1,1 % de son PIB aux dépenses militaires, et en promettant de les augmenter à l’avenir.

Bien évidemment, la Russie et la Chine sont engagées dans cette course aux dépenses militaires, avec, officiellement déclarées, des dépenses respectives en 2022 de 86,4 milliards de dollars pour le premier (4,1 % de son PIB) et de 292 milliards pour la Chine.

Le principal intervenant de ce rapport international note : « Nous vivons dans un monde de moins en moins sûr », ajoutant : « Les États renforcent leur puissance militaire en réponse à une détérioration du contexte sécuritaire, dont ils n’anticipent pas une amélioration dans un avenir proche. » Ce qui en termes plus crus peut se traduire par : tous se préparent à la guerre, et arrosent largement leurs industriels.

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