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Leur société
Maternités : pour accoucher, appelez les pompiers
Les sapeurs-pompiers sont obligés d’effectuer de plus en plus souvent des accouchements dans leurs camions, suite à la fermeture des petites maternités.
Jusqu’en avril 2022, ils effectuaient ce travail de sage-femme sans vraiment en avoir le droit, arguant de l’urgence médicale. En avril 2022 sont parus les décrets d’application d’une loi les y autorisant officiellement. Ils sont aussi censés recevoir une formation minimum.
L’État se décharge ainsi de ses carences en la matière sur un service déjà surchargé de travail et, vu le rythme des fermetures de petites maternités, cela ne va qu’empirer.
Il y a quarante ans, les maternités étaient trois fois plus nombreuses. Sur les 471 restantes aujourd’hui, 111 dites de niveau 1 pourraient être fermées dans les années qui viennent, ou du moins consacrées uniquement au suivi de la grossesse. On n’y accoucherait plus, une grande partie de leur personnel étant transférée dans des villes plus importantes. Pour l’État, ces établissements ne réalisent pas assez d’accouchements pour que la mère et l’enfant soient en sécurité.
Les associations et les syndicats de soignants rappellent pour leur part que le seuil de fermeture n’a cessé d’augmenter, passant de 300 à 500 puis à 1 000 accouchements au fil des ans, et aussi que la sécurité n’est pas mieux garantie dans les grands établissements pour autant. C’est aussi ce que disent les habitantes et les habitants, en manifestant à chaque fois qu’une maternité est fermée.
Les pompiers réclament, comme les soignants, des effectifs supplémentaires. C’est la même loi des économies à tout prix qui règne dans tous les services publics, au détriment de la population.