Hôpitaux : pas vaccinés contre le sous-effectif03/05/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/05/P7-1_Dans_la_manifestion_sante_social_du_11_janvier_2022_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C182%2C420%2C418_crop_detail.jpg

Leur société

Hôpitaux : pas vaccinés contre le sous-effectif

François Braun, le ministre de la Santé, a annoncé que les soignants hospitaliers non vaccinés pour le Covid-19 pourront revenir travailler à partir de la mi-mai.

Illustration - pas vaccinés contre le sous-effectif

Lorsqu’au printemps 2020 l’épidémie de Covid a frappé, les hospitaliers se sont dévoués et n’ont pas ménagé leurs efforts pour soigner et sauver des vies, sans masques, sans moyens, obligés de pallier l’incurie gouvernementale.

À l’été 2021, le gouvernement avait développé une propagande visant à désigner ceux qui ne voulaient pas se faire vacciner comme les responsables des vagues successives de l’épidémie. Il voulait ainsi faire oublier ses insuffisances et ses propres responsabilités dans l’incapacité de l’hôpital à faire face à l’épidémie. Malgré un été marqué par les manifestations de protestation, en septembre 2021 les soignants non vaccinés ont été suspendus et privés de leur salaire du jour au lendemain.

Un an et demi plus tard, Braun veut bien réintégrer les rares qui n’auraient pas abandonné leur profession et voudraient retourner à l’hôpital. Cela permet au ministre de faire semblant de se préoccuper du fonctionnement des services, alors que, même s’ils surmontaient tous l’écœurement d’avoir été traités comme des pestiférés, leur retour ne représenterait qu’une goutte d’eau dans l’océan du sous-effectif hospitalier.

En Martinique, Guadeloupe et Guyane, où la proportion de soignants qui ont été jetés sans ressources hors des hôpitaux est bien plus importante que dans l’Hexagone, et où des protestations n’ont jamais cessé contre cette injustice, les syndicats réclament que « la totalité de leur salaire et indemnités [dont ils ont été privés durant leur suspension] soit versée ».

En toute continuité avec Véran, précédent ministre de la Santé, qui avait tout fait pour diviser les hospitaliers selon leur statut vaccinal, en espérant qu’ils s’écharpent entre eux plutôt que de se dresser contre sa politique, Braun a déclaré à la presse : « Les non vaccinés ne sont pas forcément attendus avec des fleurs. » Mais pour le moment c’est lui qui n’est jamais reçu avec des fleurs dans les services qu’il visite, mais avec des protestations bien méritées contre les restrictions budgétaires.

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