À Bazeilles, près de Sedan, l’usine de 200 salariés, qui produit des panneaux de fibres de bois, était totalement à l’arrêt le mardi 25, avec 80 % de grévistes. Seuls les cadres ne faisaient pas grève. Les grévistes se relayaient pour maintenir en permanence devant l’usine un piquet de grève, très remarqué par les radios et les télévisions régionales. Dans les autres usines des Ardennes, Stellantis, la Fonte Ardennaise, Invicta, cette grève a fait beaucoup discuter les travailleurs confrontés eux aussi à l’augmentation des prix.

Au troisième jour de grève, les négociations avec la direction se sont enchaînées. Les grévistes revendiquaient une augmentation qui ne soit pas en pourcentage, car cela favorise les plus gros salaires. Ils ont donc revendiqué 200 euros brut d’augmentation pour les salaires en dessous de 3 000 euros et 5 % pour les salaires au-dessus. Suite à la proposition de la direction de 150 euros brut d’augmentation et 200 euros de primes, les grévistes ont décidé en assemblée générale de continuer la grève.

Jeudi 27 avril, ils ont décidé de reprendre tous ensemble le travail le lendemain, car la majorité ne se sentait pas de continuer. Certains sont déçus d’avoir repris aussi vite, mais d’autres pensent qu’ils n’auraient pas pu obtenir plus. Tous sont convaincus, pourtant, que les propriétaires de l’usine ont les moyens. Certains discutent du fait qu’il faudrait que les salaires soient indexés sur les prix. Conscients que ces 150 euros ne suffiront pas à compenser l’inflation, certains se disent qu’il faudra sans doute remettre cela.