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Dans les entreprises
Hausse du smic : baisse du pouvoir d’achat
Le smic a été revalorisé de 30 euros au 1er mai. Il atteint désormais 1 383 euros net par mois.
La nouvelle augmentation du salaire minimum, après celle de 24 euros au mois de janvier, montre non pas que le smic suit la hausse des prix, mais au contraire que le pouvoir d’achat des travailleurs dégringole.
Si le smic augmente c’est que, contrairement à tous les autres salaires, il y a dans la loi une hausse automatique prévue dès que la hausse de l’indice des prix, mesuré par l’Insee, dépasse 2 %. Il n’y a là aucun cadeau aux smicards. C’est un vestige du passé, quand l’ensemble des salaires étaient en partie indexés sur les prix. Aujourd’hui, cette revalorisation est bien en dessous de la hausse réelle des prix. Sur un an, la hausse moyenne a été d’environ 6 %, mais les prix de l’alimentation ont augmenté de bien plus, sans parler de ceux de l’énergie. Et puis, le smic augmentant petit à petit, il rattrappe les autres salaires. Il est même en train de les dépasser car de plus en plus de branches ont désormais une grille des salaires dont le premier échelon est inférieur au smic. L’inflation et les hausses du smic tassent donc l’ensemble des salaires vers ce minimum, et même en dessous, car il y a des millions de travailleurs à temps partiel dont le salaire n’est qu’une fraction du smic.
Il y a eu des négociations salariales dans des entreprises. Mais les hausses salariales accordées ont été très faibles. En 2022, elles auraient été en moyenne de 5 %, ce qui est inférieur à l’inflation officielle et bien en deçà de l’augmentation du coût de la vie pour les familles ouvrières. Et, dans de nombreuses entreprises, ce que le patron a proposé aux salariés c’est 0 % d’augmentation ! Parfois en annonçant une prime de quelques centaines d’euros, parfois pas.
Du point de vue du grand patronat, ce tassement des salaires est une double aubaine. Car les cotisations patronales sont presque nulles sur les salaires au niveau du smic.
L’inflation est une arme dans les mains du grand patronat contre les travailleurs. La seule défense efficace, c’est la lutte pour une véritable indexation de tous les salaires sur la hausse des prix, contrôlée par les travailleurs eux-mêmes.