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- Lutte ouvrière n°2515
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Leur société
Loi sur l’égalité réelle : promesses fumeuses et cadeaux au patronat
Depuis mardi 4 octobre, le projet de loi gouvernemental sur «l’égalité réelle » en Outre-mer est discuté au Parlement. Cinq ans après la promesse du candidat Hollande, alors en campagne, d’améliorer l’emploi et la formation des jeunes outre-mer, de lutter contre les monopoles et les marges abusives pour réduire la vie chère, rien n’a été fait. Le chômage, en particulier celui des jeunes, bat des records, le nombre de personnes réduites à survivre avec le RMI n’a jamais été aussi important et la vie chère mine toujours le quotidien des 2,5 millions d’habitants de l’Outre-mer.
Au-delà de l’habillage fumeux, de la reconnaissance solennelle sur le papier d’un droit à l’égalité, le projet de loi ne contient que de vagues promesses en matière d’aides au transport des ultra-marins, de lutte contre l’obésité, l’alcoolisme ou encore les violences exercées contre les femmes. La loi préconise surtout des largesses supplémentaires au patronat local et autres investisseurs de tout poil, comme des subventions au fret des entreprises et la mise en place d’une zone franche globale dès 2019.
Pour l’égalité réelle, ne serait-ce qu’en matière d’infrastructures, de services publics ou d’aides sociales, les classes populaires d’outre-mer devront se contenter cette fois encore d’attendre les résultats hypothétiques de « l’élaboration d’un plan de convergence », avec comme horizon le rattrapage du niveau de vie de la métropole dans vingt ans.
Mais, pour financer les subventions bien réelles au patronat, la loi laisse volontairement dans l’ombre, échéances électorales obligent, des attaques qui se précisent contre la population et ont été clairement exprimées dans le rapport Lurel, député de Guadeloupe et ancien ministre de Hollande. Remis au gouvernement le 15 mars dernier, ayant servi de base à la rédaction de la loi, le rapport préconisait pour financer la prétendue égalité réelle rien moins que la suppression progressive des surrémunérations de 40 % dont bénéficient encore une partie des travailleurs outre-mer, dans le but de faire baisser l’ensemble des salaires ; de régionaliser le smic dans le même but ; de supprimer les 30 % d’abattement sur l’impôt sur le revenu. Pour couronner le tout, le rapport était favorable à l’augmentation d’un à deux point de la TVA en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, ce qui ajouterait un racket supplémentaire de l’État à celui pratiqué par les grandes familles propriétaires des réseaux de grandes surfaces.
Ce projet de loi se situe dans la droite ligne de la politique du gouvernement Hollande-Valls, s’attaquant au niveau de vie des travailleurs pour accroître les revenus des possédants.