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Leur société
Médicament : l’argent avant les malades
Des médecins de l’ONG Médecins du monde, révoltés par le tarif astronomique du Sovaldi, un médicament très efficace contre l’hépatite C, ont tenté d’en faire baisser le prix.
La cure de trois mois, qui permet la guérison, coûte en France (le prix varie selon les pays) 41 000 euros, à la charge de l’Assurance-maladie. Le laboratoire américain Gilead qui détient le brevet du Sovaldi prend prétexte de frais de recherche élevés pour justifier ce tarif. Mais nul n’a pu aller vérifier dans les livres de comptes de Gilead ce que le Sovaldi a coûté réellement. C’est sans aucun doute largement moins.
Médecins du monde a trouvé une faille dans le brevet déposé par Gilead : celui-ci a en effet fait breveter le produit avant même d’avoir conduit les études apportant la preuve de son efficacité, ce qui interdit toute recherche de la part de concurrents. Du coup, l’Office européen des brevets a partiellement révoqué le fameux brevet.
Pour le moment, cette décision ne modifie pas la situation, ni le prix actuel du médicament. Elle autorise simplement d’autres laboratoires à faire des recherches et, en cas de réussite, de proposer des produits équivalents… sous réserve que Gilead ne leur intente pas de procès.
Pour les malades et pour la Sécurité sociale, il n’y a donc rien de changé dans l’immédiat. Seulement un vague espoir pour plus tard.
Cela met une fois de plus en évidence que le souci des laboratoires pharmaceutiques n’est pas la guérison des malades, mais leur portefeuille. En France, pays relativement peu touché par l’hépatite C, il y aurait de l’ordre de 2 500 décès à cause de cette infection. Dans le monde, 150 à 170 millions de personnes sont touchées par le virus de l’hépatite C, et 350 000 en meurent chaque année.
Un gisement plein de promesses pour les Gilead et consorts.