En marge du plan d’aide international pour l’Afghanistan, les dirigeants de l’Union européenne ont négocié un accord, révélé par une fuite, concernant le retour des migrants de ce pays arrivés en Europe : l’Afghanistan obtiendrait 200 millions supplémentaires s’il accepte le retour forcé de 80 000 Afghans déboutés du droit d’asile.

Les dirigeants européens ont tenté de garder cet accord secret, car il s’agit d’un chantage exercé par l’UE sur le gouvernement afghan, complètement dépendant des grandes puissances. Comme le dit un ministre afghan : « C’est un verre empoisonné que nous devons boire. »

En ce qui concerne les migrants, que cet accord traite au fond comme les déchets toxiques que l’Europe a l’habitude d’envoyer vers les pays pauvres en corrompant les autorités locales, c’est une véritable ignominie. Les dirigeants impérialistes envisagent sereinement de renvoyer vers le chaos dont ils sont très largement responsables, en Afghanistan comme ailleurs, les hommes et les femmes qui cherchent justement à y échapper. Comme l’a dit un réfugié afghan à Paris, qui à 26 ans a connu seize ans de guerre dans son pays : « Vous voulez nous faire rentrer pour être tués par les talibans, Daech ou les Américains ? Tant qu’il n’y aura pas la paix je ne rentrerai pas en Afghanistan. »

Le même a dénoncé aussi la lâcheté et la complicité des dirigeants afghans : « Où sont les familles des ministres, des généraux, des députés afghans ? Elles vivent à Londres ou en France. » Le seul accord valable serait celui qui imposerait la liberté de circulation et d’installation pour tous les migrants.