À Allex, dans la Drôme, c’est le FN qui appelait à manifester, tandis qu’à Pierrefeu, dans le Var, une première manifestation avait lieu à l’appel du maire sans étiquette, et une autre à l’appel du Front national. À Forges-les-Bains dans l’Essonne, un collectif qui se veut apolitique organisait la manifestation, mais Wallerand de Saint Just, conseiller régional FN, était présent.

Ces manifestations font partie d’une campagne anti-migrants dans laquelle la droite essaie de doubler l’extrême droite, depuis l’annonce par le gouvernement du démantèlement de la jungle de Calais et de la répartition de ses occupants dans des centres d’hébergement dans toute la France. Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Rhône-Alpes-Auvergne, en a fait son cheval de bataille, en lançant une pétition contre la création de « jungles sur l’ensemble du territoire national ». Au FN, Steeve Briois a lancé une association de maires intitulée Ma commune sans migrants.

Tous cherchent à trouver des soutiens en dressant une partie des gens contre plus pauvres qu’eux.

Cette surenchère démagogique attise les peurs et les fantasmes d’une partie de la population, et pousse les plus racistes à passer aux actes. L’inondation puis l’incendie, en septembre, du centre d’hébergement de Forges-les-Bains, qui se préparait pour l’accueil de migrants, étaient des actes volontaires, comme les coups de feu tirés, mardi 4 octobre, contre les baies vitrées d’un centre de vacances où doivent arriver soixante-dix migrants, à Saint-Brévin-les-Pins en Loire Atlantique.

Heureusement, bien des habitants sont favorables à l’accueil des migrants, et ont eu le courage de l’exprimer : à Pierrefeu, samedi 8 octobre, une contre-manifestation a eu lieu à l’appel de la Ligue des droits de l’homme et d’organisations de gauche. À Allex, les habitants favorables à l’accueil des migrants ont tagué sur les routes des « welcome » et accroché une banderole de bienvenue au clocher du village.

Ce sont ceux qui résistent à la pression réactionnaire, et accueillent les migrants comme des frères, qui préparent l’avenir. Car les migrants qui resteront en France sont de futurs camarades de travail, et l’intérêt de tous les travailleurs est de les avoir à leurs côtés.