Yémen : les terroristes alliés de la France12/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2515.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Yémen : les terroristes alliés de la France

Samedi 8 octobre, un raid aérien a bombardé une cérémonie funéraire, dans la ville de Sanaa, au Yémen. On a compté 140 morts et plus de 500 blessés. Les autorités saoudiennes ont commencé par nier l’évidence, pour finir par admettre que c’est bien l’aviation de la coalition arabe qu’elles dirigent qui a commis ce massacre.

C’est un nouvel épisode de la guerre menée par l’Arabie saoudite et ses alliés du Golfe pour rétablir un régime à leur convenance au Yémen. Depuis un an et demi que dure leur intervention, il y aurait eu 10 000 victimes et trois millions de personnes déplacées. L’aviation saoudienne a bombardé des écoles, des infrastructures, des hôpitaux, au point de pousser les organisations humanitaires à quitter le pays. La coalition arabe mène une politique délibérée de terreur contre la population.

Cette guerre est menée avec l’assentiment des puissances occidentales, États-Unis, Grande-Bretagne, France, et avec le matériel qu’elles vendent aux Saoudiens. Il est même plus que probable que l’aviation saoudienne utilise des données fournies par les satellites occidentaux et par les navires américains qui croisent en permanence au large du Yémen.

Ce pays est devenu l’un des multiples théâtres où s’affrontent les deux puissances régionales, l’Arabie saoudite et l’Iran, soutenant chacune une des factions aux prises au Yémen. Les États-Unis jouent une sorte de double jeu, tentant de se concilier l’Iran sans rompre avec leur allié traditionnel saoudien. Aussi, tout en continuant à être le premier fournisseur d’armes de la monarchie saoudienne, le gouvernement américain a condamné cette énième bavure.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, n’a pas eu de ces pudeurs. Devant un journaliste soulignant qu’il avait l’indignation sélective, condamnant le bombardement d’Alep par les Syriens et tolérant celui de Sanaa par les Saoudiens, le ministre a soutenu le droit de l’allié et excellent client saoudien à bombarder qui il voulait.

Pour Ayrault, raser une ville avec du matériel russe, c’est un génocide. Faire la même chose avec du matériel français, c’est la promesse d’un nouveau contrat.

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