Alstom : aux actionnaires de payer pour sauver les emplois12/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2515.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Alstom : aux actionnaires de payer pour sauver les emplois

Le plan du gouvernement pour « sauver » l’usine Alstom de Belfort a suscité de nombreuses critiques, venant des rivaux de Hollande, de gauche comme de droite. Certains à droite mènent carrément campagne pour reprocher au gouvernement d’utiliser de l’argent public. Quand il s’agit de soutenir Dassault et d’acheter des armes de guerre, les mêmes n’y voient rien à redire. Le gouvernement, lui, met l’accent sur son soutien à l’industrie française.

La mobilisation des travailleurs a permis d’arracher la promesse du maintien des emplois, et le seul vrai problème est que les travailleurs puissent continuer à vivre et à être payés, sans faire les frais des combines d’Alstom ou des bagarres entre politiciens. Et puis, la vraie question serait bien de faire payer les actionnaires d’Alstom pour garantir les emplois.

L’État dit qu’il achètera des TGV. Tant mieux pour les travailleurs s’il le fait vraiment mais, de sa part, c’est aussi aller dans le sens de la direction d’Alstom, qui pleure sur ce qu’elle considère comme la faible rentabilité du site, alors que le groupe a réalisé plus de six milliards d’euros de bénéfices en dix ans. Ses carnets de commandes sont pleins et il vient de décrocher un contrat d’un milliard d’euros pour la construction du métro de Dubaï.

Qui peut même être certain que la direction d’Alstom avait réellement l’intention de fermer l’usine et qu’elle n’a pas exercé un chantage sur le gouvernement pour obtenir des commandes plus rapidement ?

Comme tous les groupes capitalistes, Alstom cherche à réaliser le maximum de profits, quitte à déplacer la production en fonction de ses intérêts, en ne tenant compte ni des frontières, ni des États. Ruiner la vie de 400 travailleurs en fermant leur usine et en faisant réaliser la production ailleurs est bien le cadet des soucis de ses actionnaires.

Quant à mettre en avant un problème de « politique industrielle », donc de compétitivité pour les capitalistes français, c’est entrer dans le jeu des patrons et passer sur le fait que c’est leur dictature qui supprime les emplois. Qu’ils aient des commandes ou non, les capitalistes chercheront à écraser toujours plus les travailleurs pour augmenter leurs profits. Licencier pour faire réaliser la même production par moins de salariés en est un moyen parmi d’autres. Il faut les en empêcher et obliger les patrons à prendre sur leurs profits.

Les travailleurs d’Alstom ont bien raison de compter sur leur mobilisation pour imposer l’essentiel : garder leurs emplois.

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