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- Lutte ouvrière n°2515
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Dans les entreprises
Sanofi - Vitry : débrayages contre la précarité
Le taux de précarité à Sanofi chimie est d’environ 20 %. Au centre de production de Vitry (CPV) il avoisine 16 %, tous types de contrats confondus : intérims, CDD, contrats de qualification et prestations scientifiques. Depuis la restructuration du site en 2008, de nombreux travailleurs en contrat précaire se sont succédé.
Le site de Vitry étant en cours de reconversion, la direction prétend que son avenir est menacé et elle en joue pour faire accepter à chacun une charge de travail toujours plus importante. Depuis plusieurs semaines, pétitions et interpellations de la direction se sont répétées et ont eu chaque fois la même réponse : les contraintes budgétaires et la visibilité de l’activité à venir ne permettent pas l’embauche en CDI.
Ce discours a provoqué un fort agacement et l’expression du mécontentement qui couvait depuis des mois en raison des décisions du groupe : zéro pour cent d’augmentation générale pour la troisième année consécutive, vente de sites, sanctions et licenciements multiples.
80 travailleurs du CPV, tous secteurs confondus, contrôle qualité, magasin, fabrication, procédés, ont débrayé 2 heures au minimum chaque jour, du 4 au 7 octobre, avec une seule revendication : l’embauche de tous les précaires.
Chaque jour, malgré les multiples horaires de travail, ils se sont retrouvés en assemblée de grévistes pour faire un bilan, voir si le mouvement s’élargissait, décider des actions à mener et voter la reconduction pour le lendemain.
Dès le mercredi 5 octobre, la direction a déclaré qu’« aucune embauche ne se fait sous la menace » d’une grève, puis a utilisé son arme préférée : trop demander tout de suite, ce serait mettre en jeu l’avenir du centre de production. Si ce n’est pas une menace, cela y ressemble !
Vendredi 7, après une assemblée et une manifestation dans les rues de l’usine et devant le self du centre de recherches au son du slogan « Un CDI pour tous, embauchez les précaires », les grévistes ont repris le travail.
Même s’il est resté limité, ce mouvement a réuni et soudé un groupe de travailleurs conscients des combats à mener. De nombreux grévistes exprimaient leur fierté de résister, de défendre l’emploi et de combattre la précarité. S’ils n’étaient pas assez nombreux pour faire fléchir Sanofi, ce combat n’est que partie remise. Les travailleurs n’ont pas à faire les frais du énième plan d’économies de Sanofi et de son gain de productivité de 4 % par an.