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Irak : la population sous le poids de la guerre
L’armée irakienne, soutenue par les forces armées de la coalition, vise à reprendre la ville de Mossoul, ville de 2 millions d’habitants située à 360 kilomètres au nord-ouest de Bagdad et aux mains de Daech (État islamique) depuis juin 2014. La population fuit les combats, ce qui a pour conséquence d’augmenter encore le nombre de réfugiés.
« Depuis le début de l’offensive militaire pour reprendre Mossoul, le nombre de réfugiés ne cesse de grossir, explique ainsi Mohammed Sheikh Ibrahim, un envoyé spécial d’Euronews. Cela entraîne des pénuries de nourriture et de médicaments. » Selon l’ONU, plus de 3,3 millions de personnes ont fui depuis le début de l’année 2014 et l’offensive de Daech. En Irak, depuis des mois et des années, la population vit ainsi dans un état de guerre permanent.
Vendredi 25 mars, dans le village d’al-Asriya situé à environ 40 km au sud de la capitale irakienne, lors de la remise des trophées d’un match de football, un attentat aurait fait 32 morts, dont la plupart avaient entre 10 et 16 ans, et 84 blessés. Mais quelques jours auparavant, le 22 mars, c’était un quartier de Bagdad qui était touché par un autre attentat suicide tuant trois personnes et en blessant 27. Début mars, plus de soixante personnes ont été tuées dans un attentat à la voiture piégée à 80 km au sud de la capitale. Ces attentats ont été revendiqués par Daech.
Les milices de Daech ne sont en fait pas les seules à semer la terreur au sein de la population. Depuis des années, en Irak, c’est le chaos et le règne des milices. La situation ne doit rien au hasard ou à la fatalité. L’impérialisme américain, durant neuf années de guerre et d’occupation, a laissé le champ libre à des milices, en particulier des milices chiites sur lesquelles il s’est appuyé contre les Sunnites accusés d’être des partisans du pouvoir du dictateur déchu, Saddam Hussein. Ainsi se sont développées des milices de toute obédience, chiites comme sunnites, chacune aspirant à conquérir le pouvoir sur une zone ou une région. Celles de Daech se sont basées sur les populations sunnites. Celles du dirigeant Moqtada el-Sadr qui contrôle Sadr City, le plus grand bidonville de Bagdad, se sont basées en revanche sur les populations chiites.
Ces milices recourent contre la population aux mêmes méthodes de terreur. Amnesty international a dénoncé à plusieurs reprises les exactions que commettent les milices chiites dans les zones conquises, notamment les disparitions, enlèvements et exécutions de prisonniers. La crainte qu’elles inspirent entraîne aussi des déplacements de dizaines de milliers d’Irakiens, créant des zones sunnites ou chiites même là où la population vivait mélangée, créant et attisant les haines entre communautés.
À cela il faut ajouter la présence des milices envoyées par l’Iran voisin et celles du Hezbollah libanais, en guerre contre Daech, sans oublier les zones tenues par les milices kurdes. À travers ces diverses forces, l’Irak est, comme la Syrie, devenu le terrain d’affrontement des puissances régionales.
La population doit vivre dans l’insécurité permanente et subir le poids de toutes ces forces réactionnaires qui se développent dans le pays. L’impérialisme a l’entière responsabilité de cette situation catastrophique, qui est d’abord le produit de ses interventions successives qui étaient censées apporter la paix et la démocratie !