Emprunts toxiques du Rhône : les contribuables paieront30/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2487.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Emprunts toxiques du Rhône : les contribuables paieront

Au moment de voter leurs budgets, la Métropole de Lyon et le nouveau Rhône reparlent de leurs emprunts toxiques.

Il en reste encore trois, contractés entre 2006 et 2012 par le conseil général du Rhône présidé alors par le centriste Michel Mercier, auprès de Dexia et de son successeur SFIL. Le montant total était d’environ 400 millions d’euros, destinés essentiellement à financer la construction du musée des Confluences. Quand la Métropole est sortie du département, les deux collectivités se sont partagé ces emprunts en fonction de leur population, soit deux tiers pour la Métropole et un tiers pour le département.

Le taux de ces emprunts était soumis au taux de change du franc suisse. Aussi, quand ce taux a été libéré début 2015, les taux des emprunts se sont envolés : ils sont de plus de 20 % aujourd’hui.

Pour se débarrasser de ces dettes, les collectivités peuvent poursuivre les actions en justice en cours, qui risquent d’être longues et pendant la durée desquelles il faudra continuer à payer les intérêts. Elles ont choisi la deuxième solution : négocier avec la banque un remboursement anticipé, mais en versant une grosse pénalité, dont une partie serait payée par le Fonds de soutien de l’État, mais à condition d’abandonner les poursuites judiciaires contre la banque. Tout cela, si les négociations aboutissent avant trois mois.

Aujourd’hui, pour environ 210 millions de dettes restantes, il faudra peut-être payer jusqu’à 660 millions d’euros de pénalités, alors qu’il y a déjà eu beaucoup d’intérêts versés. Cette somme est à comparer au budget de la Métropole, qui est de 3,2 milliards d’euros, et à celui du Rhône, de 611 millions. Quant à l’État, il pourrait participer en versant jusqu’à 220 millions d’euros.

Quelle que soit la solution, que l’argent vienne des collectivités ou de l’État, ce sont finalement les contribuables qui paient, alors que Dexia a déjà touché des milliards de l’État quand cette banque a fait faillite. Et ces centaines de millions d’euros qui vont l’enrichir manqueront pour financer des réalisations utiles à la population.

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