Syrie : après la reprise de Palmyre30/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2487.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Syrie : après la reprise de Palmyre

Le 27 mars, devant l’intensité des bombardements de l’aviation russe, les djihadistes du groupe État islamique (EI ou Daech) ont dû reculer et se sont retirés de la ville de Palmyre, qu’ils avaient conquise sur les troupes du régime d’Assad moins d’un an plus tôt.

La prise de Palmyre par Daech en mai 2015 avait été très médiatisée, notamment à cause des destructions de monuments antiques mises en scène par l’organisation islamiste pour sa propagande. Sa reprise par les troupes fidèles au régime syrien d’Assad l’est tout autant. Car il s’agit de la première percée militaire du pouvoir dans la zone désertique du pays contrôlée par Daech.

Cette victoire est aussi une conséquence de la trêve militaire instaurée le 27 février dernier sous la pression des États-Unis entre, d’un côté, le régime syrien et ses soutiens et, de l’autre, les milices oppositionnelles à Assad autres que Daech. Car cette trêve a permis au régime syrien de regrouper ses forces et celles de ses alliés, de l’aviation russe aux troupes iraniennes en passant par les milices du parti libanais Hezbollah, pour mener l’offensive sur Palmyre.

Daech est loin d’être anéanti, et la reconquête d’autres villes dans cette partie orientale de la Syrie sera sans doute plus difficile. Mais cette victoire militaire renforce la position d’Assad dans les négociations qui sont en train de se mettre en place avec les oppositionnels et les puissances régionales qui les soutiennent, comme l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie.

Les États-Unis sont maintenant partisans de trouver une solution politique à la crise syrienne en s’appuyant sur le régime d’Assad et ses alliés iraniens et russes. Leur problème essentiel du moment est de faire accepter cela à leurs alliés traditionnels de la région que sont l’Arabie saoudite et la Turquie. Quant à réparer le désastre causé par les interventions des différentes puissances, il n’en sera pas question. Au contraire, si la guerre finit, elle fera place à une foire d’empoigne… autour des marchés de la reconstruction.

Après cinq ans de guerre civile, le dictateur et son régime apparaissent comme les seuls susceptibles de ramener un tant soit peu de stabilité politique en Syrie, et les dirigeants occidentaux doivent le constater… après avoir pendant cinq ans appuyé contre lui des bandes armées en tout genre et ainsi apporté leur propre contribution à la destruction du pays.

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