Arc International emploie 5 400 salariés, dont 3 500 ouvriers-employés, pour fabriquer des articles de vaisselle, et a été récemment racheté en partie par un fonds d’investissement américain. Restructuration, licenciements, bouleversement des horaires : les nouveaux patrons ont poursuivi et amplifié une politique de surexploitation déjà entamée par ses anciens propriétaires, la famille Durand.

Après avoir licencié plusieurs dizaines de salariés, les nouveaux dirigeants claironnent qu’ils vont embaucher des jeunes en contrat de qualification : 120 à 140 chaque année, pendant cinq ans. Les élus du conseil départemental du Pas-de-Calais sont très fiers d’avoir signé une convention avec l’entreprise, qu’ils considèrent comme un moyen de mener la bataille pour l’emploi.

Mais de quoi s’agit-il ? Non contents de bénéficier d’allégements de cotisations sociales sur les salaires des jeunes pris en contrat d’apprentissage, les patrons prétendent aussi vouloir les accompagner dans leur « parcours résidentiel ». Traduction : le département met à la disposition de jeunes mal payés des appartements proches de l’usine, dont le loyer leur revient à 200 euros charges comprises… une subvention déguisée pour permettre aux dirigeants de l’usine d’avoir sous la main une main-d’œuvre jeune et sous-payée.