- Accueil
- Lutte ouvrière n°2487
- EDF : une stratégie hasardeuse que l’usager devra payer
Leur société
EDF : une stratégie hasardeuse que l’usager devra payer
Le directeur financier d’EDF a démissionné récemment. Opposé à l’investissement de 16 milliards d’euros prévu par l’entreprise pour construire deux réacteurs nucléaires en Grande-Bretagne, il aurait souhaité que cet investissement soit reporté de quelques années. Visiblement, il ne voulait pas cautionner les acrobaties financières d’EDF, alors que celle-ci n’en a pas le premier sou, qu’elle est déjà criblée de 37 milliards de dettes, au moment où ses bénéfices et la valeur de ses actions sont en chute libre.
Qui plus est, les deux réacteurs prévus doivent être des EPR, comme ceux en construction en Finlande et à Flamanville, qui accumulent les années de retard et les milliards de dépassement, et dont personne ne sait ni quand ni comment ils seront terminés.
Malgré cette démission, le projet de construction des réacteurs britanniques a reçu l’appui de l’État français, actionnaire d’EDF à 85 %. Il doit donc être réalisé, contre vents et marées.
Cela s’inscrit dans la politique internationale spéculative d’EDF ainsi que d’Areva, qui depuis des années consiste à acheter des sociétés productrices d’électricité et à investir un peu partout dans le monde, quitte à provoquer de sérieux déboires financiers, comme cela s’est produit à plusieurs reprises.
Si, pour les usagers d’EDF, le choix du directeur financier n’aura sans doute pas de conséquence immédiate, la politique suivie par EDF en aura sûrement sur les factures d’électricité. Ses dirigeants réclament depuis des années l’autorisation d’augmenter les tarifs, et ils l’obtiennent d’ailleurs, même si quelquefois l’État les freine un peu.
Quand EDF se sera endettée encore davantage, on peut prévoir que les usagers seront priés de consentir à quelques sacrifices en payant l’électricité plus cher, afin de « sauver l’entreprise » et sa stratégie hasardeuse.