Dimanche 27, après les attentats de Bruxelles, le ministre de la Ville Kanner reprenait la même chanson sur la nécessité d’un islam responsable pour lutter contre les terroristes.

Après Sarkozy, Valls, Cazeneuve et Kanner affirment vouloir organiser l’islam de France, lui donner des structures reconnues, un appareil, sur le modèle des autres religions et particulièrement de la très centralisée et hiérarchisée Église catholique. Leur but serait de trouver au sein de l’islam des interlocuteurs responsables et de leur fournir les moyens de s’opposer à la propagande djihadiste en enseignant aux jeunes la « vraie » religion, jusque dans les prisons.

Le spectacle de ministres soi-disant laïques et même socialistes demandant l’aide des religieux pour un problème d’ordre public est ridicule. L’exemple de l’Église catholique devrait d’ailleurs les inciter à la prudence. Celle-ci a béni bien des dictateurs de par le monde, fait silence, voire pire, devant Hitler, prié pour nombre de militaires et assassins de masse. Quant aux tueurs fous se réclamant de la Bible, ils sévissent malgré les curés de toutes obédiences et tous leurs prêches autorisés.

Il est vain de demander à des religieux d’être les garants de la raison, de la tolérance, de l’universalisme, alors qu’ils font profession de déraison, d’intolérance et de particularisme. La démarche du gouvernement vise simplement une fois de plus à dégager sa responsabilité dans la vague d’attentats qui ensanglante la planète, de Beyrouth à Paris, de Damas à Bruxelles.

Les réactions religieuses, y compris le délire meurtrier des djihadistes, ne sont qu’un des aspects de la décomposition de la société, dont les puissances impérialistes sont en grande partie responsables. Leurs guerres permanentes, les famines provoquées par leurs interventions constantes, la misère qui monte jusqu’au cœur même des métropoles occidentales, tout cela, Hollande, Valls et les autres en sont comptables.