Renault – Flins, accord de compétitivité : On n'est toujours pas d'accord18/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2346.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Flins, accord de compétitivité : On n'est toujours pas d'accord

Depuis le 1er juillet l'accord de compétitivité imposé par la direction du groupe Renault, malgré l'opposition de nombreux travailleurs qui ont débrayé en début d'année sur différents sites, est entré en application.

Cet accord prévoit une augmentation de 6,5 % du temps de travail, une refonte des comptes épargne-temps, un gel des salaires en 2013 et un quasi-blocage en 2014 et 2015, et d'ici fin 2016 une baisse de plus de 15 % des effectifs. 8 200 emplois doivent en effet être supprimés. Les patrons avaient promis, en contrepartie, d'augmenter les volumes de production et de maintenir les sites implantés en France.

Les premiers concernés, les travailleurs, sont bien sûr les derniers informés. Si les nouveaux horaires de travail ont été affichés partout, c'est le silence radio sur la façon dont les compteurs-temps, qui permettaient aux salariés de capitaliser des heures travaillées au-delà de l'horaire légal et de les utiliser en congés, seront désormais provisionnés. La direction se garde bien de préciser que, sur les 24 jours annuels de capitalisation qui existaient auparavant, 18 sont supprimés, ce qui équivaut à un vol d'autant de congés. Elle n'insiste pas plus sur les huit samedis obligatoires par an qu'elle veut imposer aux travailleurs.

Sur les effectifs, en revanche, en constante diminution, il n'y a pas besoin de faire une information : dans tous les secteurs de l'usine, les travailleurs en souffrent. Depuis le début de l'année, 150 travailleurs ont quitté l'usine, sans être remplacés. Il devient impossible de prendre des congés, et parfois même de se faire remplacer pour des urgences. Les cadences et les conditions de travail sont telles que les maladies professionnelles et les accidents du travail augmentent. Beaucoup doivent s'arrêter, ce que la direction qualifie d'absentéisme. Mais qui est responsable de ces maladies, du fait que 666 travailleurs aient eu des inaptitudes au poste en une année, si ce n'est la direction ?

Dans plusieurs secteurs, des travailleurs ont réagi face à la situation créée par le sous-effectif. Ce n'est peut-être qu'un début.

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