À l'occasion du renouvellement de leur convention (l'équivalent belge bisannuel des négociations annuelles obligatoires en France), le mécontentement des 200 travailleurs de NGK Ceramics, une usine qui fabrique des pots catalytiques située dans la banlieue de Mons, s'est exprimé.

Fin juin-début juillet, ils ont fait une heure de grève par équipe en fin de poste, pendant deux semaines, avec comme revendication une prime de 800 euros net cette année et une autre du même montant l'an prochain. En réponse, la direction a retiré sur la paie deux heures... par heure de grève effectuée, ce qui est un vol manifeste et totalement illégal.

Lors de la réunion de conciliation tenue mi-juillet, la direction a proposé de verser deux fois 600 euros, plus 53 euros (pour les deux années). Elle a ajouté que, si les travailleurs acceptaient, elle consentirait à rendre les heures qu'elle a volées. Madame est trop bonne !

On en était là peu avant les congés. Mais lors des assemblées organisées par les syndicats pour rendre compte de la négociation, l'opinion générale était de ne pas céder au chantage patronal. Les ouvriers ont très majoritairement voté contre les propositions du patron. Ce dernier, qui a des commandes en souffrance, a sollicité un autre rendez-vous dès la fin août. Il n'en est pas question : « Il attendra septembre. » Les ouvriers ont décidé de refuser le travail en non-stop (cela consiste à ne pas arrêter la production en se relayant au travail pendant les pauses), ainsi que toute heure supplémentaire d'ici septembre, et de l'attaquer en justice pour la retenue illégale des heures pourtant travaillées.