Grèce : Grève contre les licenciements dans la fonction publique18/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2346.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Grève contre les licenciements dans la fonction publique

Mardi 16 juillet, à l'appel des confédérations syndicales du public (Adedy), du privé (GSEE) et de PAME, proche du Parti communiste grec (KKE), des milliers de manifestants ont protesté, en particulier à Athènes et à Thessalonique, contre le projet de loi présenté le lendemain au Parlement. Chaque versement d'une tranche du prêt accordé à la Grèce par la Troïka (Banque centrale européenne, Union européenne et FMI) exige en effet le vote et l'application de mesures qui, en l'occurrence, vont toucher essentiellement la fonction publique.

Le gouvernement de la Nouvelle démocratie (droite) et du Pasok (socialiste) a prévu la suppression de 4 000 emplois d'ici la fin de l'année et la mutation forcée de 12 500 fonctionnaires d'ici à la fin 2014. Certains services vont complètement disparaître, comme la police municipale, les gardiens d'école et des filières entières de lycées professionnels dont les élèves n'auront le choix que d'abandonner leur formation ou de se diriger vers des établissements privés et payants.

Les fonctionnaires, employés ou enseignants, seront mis en disponibilité et toucheront 75 % de leur salaire pendant huit mois ; après une évaluation de leurs compétences, on leur proposera un autre poste ou... la porte. Quant aux policiers municipaux, une partie d'entre eux devraient être intégrés à la police nationale, qui doit être « renforcée pour lutter contre le commerce de contrefaçon et protéger les quartiers », selon le Premier ministre Samaras.

Ce procédé de mise en disponibilité ne trompe personne et chacun comprend qu'il s'agit de licenciements à retardement. Les maires de nombreuses communes protestent contre ces mesures, d'autant plus que les municipalités ont déjà perdu 5 000 postes sur l'ensemble du pays, en un an, du fait des départs en retraite.

Les services publics, déjà très éprouvés, qu'il s'agisse de la santé, de l'éducation ou de l'administration, vont continuer à se dégrader. Le chômage, qui touche 27 % de la population, va encore s'accroître et le niveau de vie diminuer. D'après les statistiques officielles, les salaires du public et du privé ont baissé de 10 % entre janvier 2012 et mars 2013 mais, entre le travail à temps partiel et le travail au noir, bien des Grecs touchent beaucoup moins que le salaire minimum officiel de 580 euros.

Mais il paraît que les finances grecques vont mieux et que, intérêts de la dette mis à part, le déficit budgétaire se réduit. Bref, en pressurant sa population, le gouvernement grec devient un « bon élève » du monde de la finance. Voilà qui ira sûrement droit au coeur des chômeurs et de toute la population !

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