L'objectif affiché est, comme d'habitude, de réaliser des économies, mais elle compte également faire une belle opération immobilière en vendant son siège, transféré dans les locaux de l'Hôtel-Dieu. La qualité des soins, souvent invoquée, est clairement la grande oubliée de toutes ces manoeuvres. De nombreux lits d'hospitalisation ont été supprimés lors du transfert des services de soins vers d'autres hôpitaux, ainsi bien sûr qu'un grand nombre d'emplois.

C'est maintenant le tour du service des Urgences, dont la fermeture était prévue pour novembre 2013. Vu la situation de débordement chronique des Urgences parisiennes, cette fermeture paraît dangereuse pour les patients et de très nombreux professionnels de santé s'y opposent. Lundi 8 juillet le Dr Kierzec, connu pour ses prises de position fermes à ce sujet, a annoncé qu'il venait d'être démis de ses responsabilités au Smur de l'Hôtel-Dieu. Ainsi la direction de l'APHP tente de passer en force avec ceux qui lui résistent.

Deux jours plus tard, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé le report de la fermeture des Urgences en invoquant « la dégradation du climat social » à l'Hôtel-Dieu, mais aussi qu'elle ne « voulait prendre aucun risque sur la prise en charge des Urgences à Paris au début de l'hiver prochain ».

Les risques, cela fait longtemps que les responsables politiques et administratifs jouent avec. Ce report est une petite victoire pour tous ceux qui s'opposent au désossage de l'Hôtel-Dieu, mais c'est l'annulation de tout le projet qui est nécessaire car il n'a aucune justification, du point de vue des malades comme de celui du personnel.