Hôpital de Morlaix : Le mouvement contre les restrictions se poursuit18/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2346.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Morlaix : Le mouvement contre les restrictions se poursuit

Au centre hospitalier des Pays de Morlaix (CHPM), c'est un véritable plan d'attaque qui s'annonce pour les trois années à venir : non-remplacement des départs en retraite, augmentation de la polyvalence, remise à plat des astreintes et externalisation dans les services techniques ; restructurations forcées avec suppressions de postes et fermetures de lits dans les services de soins.

Et, qui plus est, la direction s'apprête à dénoncer l'accord de réduction du temps de travail de 2002, afin de réduire le nombre de RTT. Alors, depuis le 20 juin, le personnel se mobilise. Ce jour-là, une AG exceptionnelle a regroupé 150 agents et un préavis de grève illimitée à partir du 27 juin a été déposé par les syndicats CGT et Sud.

Le 27 juin, 130 agents se sont retrouvés dans le hall de l'hôpital général et se sont invités à la réunion du comité technique d'établissement (CTE) pour y interpeller la direction. Elle s'est contentée de reporter le CTE au lundi 1er juillet. Les manifestants, eux, sont restés discuter de la suite à donner à leur mouvement, avec l'objectif d'inviter le maximum de collègues à les rejoindre. Tous se considéraient désormais en grève. Des syndiqués CFDT, partie prenante du mouvement, l'ont d'ailleurs fort bien expliqué à leur dirigeant qui dénigrait l'action engagée, très déçu de n'avoir pu siéger à huis clos au CTE.

Le même soir, une cinquantaine d'hospitaliers se sont rendus à une réunion où Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, avait convié la presse et les militants PS de Morlaix. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, Bartolone a chargé l'un de ses acolytes de recueillir les doléances des manifestants.

Le lendemain, 150 agents se sont rendus à la réunion du conseil de surveillance de l'hôpital. La maire UMP de Morlaix, présidente du conseil de surveillance, a expliqué qu'il n'y avait pas de raison que l'hôpital ne prenne pas sa part des sacrifices, vu qu'ailleurs c'était parfois bien pire. Les élus ont quitté la salle sous prétexte qu'ils ne pouvaient siéger sous la pression.

La direction, de son côté, ne se prive pas d'exercer des pressions. Alors que, dans les services, nombreux sont ceux qui tiennent à se déclarer en grève, ses cadres traînent à les enregistrer selon la procédure en vigueur en milieu hospitalier, qui permet d'assigner tel ou tel gréviste pour garantir le service minimum. Il faut dire qu'avec le manque chronique de remplaçants, grève ou non, bien des services sont réduits au service minimum à longueur de temps.

Il y a encore eu cent personnes à s'inviter au nouveau CTE du 1er juillet et presque autant à s'adresser aux cadres réunis par la direction le 4 juillet. Ce jour-là, lors de l'AG qui a suivi, il a été décidé de s'adresser à la population en diffusant un tract signé par les trois syndicats de l'hôpital sur le marché de Morlaix du samedi 13 juillet.

La direction, confrontée à cette grogne persistante, a reporté à plus tard le conseil de surveillance. Elle multiplie les rencontres avec les syndicats, où elle campe sur ses positions tout en espérant réussir à les embobiner. Alors, la mobilisation continue.

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