Catastrophe de Brétigny-sur-Orge : SNCF, RFF et gouvernements responsables et coupables18/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2346.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Catastrophe de Brétigny-sur-Orge : SNCF, RFF et gouvernements responsables et coupables

Il est évident que le dramatique accident de Brétigny-sur-Orge est la conséquence du manque de surveillance et d'entretien des infrastructures, comme le dénoncent régulièrement les travailleurs et les syndicats de la SNCF.

À l'heure actuelle, les agents du service des infrastructures (Infra SNCF) doivent effectuer l'inspection des voies en restant sur la piste le long de la voie. Cette procédure est motivée par le fait qu'un visiteur de voie doit être protégé par un autre cheminot, qui surveille l'arrivée de train pendant que le visiteur examine les appareillages. Mais, par souci d'économies, ces agents annonceurs sont de moins en moins nombreux. D'ailleurs, les effectifs des brigades Infra ont été divisés par deux en quelques années. Et dans le cas de Brétigny, entre la piste et la voie 1, se trouve la voie 1bis, ce qui ne permet pas de voir précisément tous les appareillages constituant les aiguillages. Et puis, lorsqu'on signale qu'il manque des boulons sur les éclisses ou d'autres problèmes de même importance, il n'est pas rare de s'entendre dire par les cadres que cela peut attendre. Aujourd'hui, on ne peut que constater le retard énorme pris par la remise en état des voies et des aiguillages.

La direction SNCF prétend que l'éclisse en cause dans l'accident de Brétigny avait été contrôlée il y a peu de temps.

Mais si cela s'est fait dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi elle a aussitôt annoncé qu'elle allait faire contrôler toutes les éclisses de France et de Navarre ! C'est pratiquement un aveu du peu de confiance qu'elle a dans ses propres contrôles.

D'ailleurs, pour le moment, elle n'a pas réussi à trouver un lampiste à accuser, comme elle a su si bien le faire après les catastrophes d'Argenton-sur-Creuse (1984), de Flojac (1985), de la gare de Lyon (1988) à Paris, de Melun (1991). Dès le 12 juillet, à peine trois heures après la catastrophe, elle savait ce qui s'était passé puisque ses experts avaient fait leur enquête. Elle a cependant attendu le lendemain après-midi pour expliquer les faits dans la presse, se donnant ainsi le temps de chercher un moyen de se dédouaner. En vain. Cela fait des années que des travaux de rénovation de ce secteur de Brétigny ont été reportés par la SNCF faute de moyens.

Et c'est bien là tout le problème. Seule une surveillance visuelle, précise, régulière, ainsi que des interventions rapides pourraient éviter ce genre de situation. Mais ni RFF, ni la SNCF, ni le gouvernement comme autorité de tutelle, ne sont prêts à mettre en oeuvre les moyens financiers, humains, matériels, pour interdire qu'une telle catastrophe puisse se reproduire. Aussi sont-ils coupables et à 100 % responsables.

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