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- Lutte ouvrière n°2346
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Leur société
Accord « CDI intérimaire » : Encore des cadeaux aux patrons
Depuis le 11 janvier 2013, les cotisations patronales chômage sont à 7 %, au lieu de 4 %, pour les contrats de moins d'un mois. Mais le patronat de l'intérim, Prims'emploi, a obtenu d'en être exonéré s'il obtenait un accord avant le 11 juillet 2013. C'est chose faite depuis le 10 juillet avec le « CDI intérimaire », cautionné par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC.
Le « CDI intérimaire » ou comment maintenir des intérimaires dans la précarité
Seulement 20 000 CDI intérimaires sur trois ans sont prévus, soit 4 % des intérimaires, parmi les plus qualifiés et déjà employés à plein temps. A contrario, pour les futurs CDI intérimaires l'IFM (indemnité de fin de mission) est supprimée, soit 10 % de leur rémunération totale brute perçue pendant le contrat, et une mobilité illimitée sur toute la France sera imposée.
Un « allongement des durées d'emploi » limité, dérisoire et incertain
Sur deux millions d'intérimaires, la moitié ne peuvent trouver du travail qu'un mois et demi par an en moyenne. Avec l'accord CDI intérimaire, ce sera 40 heures de plus par an pendant trois ans, et uniquement pour les 80 000 intérimaires effectuant déjà 800 heures de travail par an. Et rien n'est moins sûr, puisque les patrons sélectionnent les intérimaires, sans être contrôlés ni pénalisés s'ils n'atteignent pas l'objectif de l'accord !
Adecco, Randstad, Manpower et d'autres échappent au petit surplus de 280 à 320 millions d'euros de cotisations chômage, censées permettre aux travailleurs d'avoir des contrats un peu moins courts. Quant aux patrons, ils disposeront en permanence d'un volant de travailleurs les plus qualifiés, mais dont la situation sera toujours précaire.
En réalité, ce CDI au rabais est un nouveau type de contrat défavorable aux travailleurs, mis en place avec le soutien du gouvernement. Autrement dit, le gouvernement encourage et encadre la précarisation des contrats et la destruction du CDI classique.