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- Lutte ouvrière n°2346
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Dans les entreprises
Française de Mécanique Douvrin (Pas-de-Calais) : Les salariés face aux menaces du plan de « performances » de la direction
Assez rapidement, les discussions se sont multipliées dans toute l'usine, en particulier quand des militants de la CGT ont organisé des passages dans les réfectoires pour informer et surtout discuter de la nécessité de se défendre collectivement.
Devant l'ampleur de l'attaque – blocage des salaires jusqu'en 2015, overtime (heures sup obligatoires proposées au dernier moment), flexibilité renforcée, mobilité obligatoire entre toutes les catégories de salariés, perte de temps de casse-croûte, jours de repos en moins – des salariés ont commencé à parler de ne pas se laisser faire. Certains d'entre eux ont affiché et fait circuler un tract, sans sigle syndical, appelant à la mobilisation : deux heures de débrayage pour toutes les équipes, le vendredi 12 juillet, jour de nouvelles négociations.
La CGT a soutenu cette initiative et c'est environ 500 salariés en tout qui ont répondu à cet appel. À deux reprises, matin et après-midi, plusieurs centaines ont défilé dans les ateliers aux cris de « La régression sociale on n'en veut pas », « L'overtime c'est l'overdose », « Le gel des salaires on n'en veut pas ».
À la surprise de bien des salariés, les défilés ont été suivis en permanence par plusieurs dizaines de cadres se téléphonant les uns aux autres et relayant leurs commentaires à la direction. Des cadres bien payés pour la plupart et qui provoquaient des remarques moqueuses dans le défilé.
Les autres syndicats n'avaient pas appelé, et certains d'entre eux, comme la CGC, la CFTC et la CFDT, avaient même désavoué cet appel, considérant que les salariés ne devaient pas s'exprimer avant que les négociations soient plus avancées. C'est aussi ce que reprenait la hiérarchie.
Le nombre de salariés convaincus qu'une telle mobilisation est nécessaire aujourd'hui, pour faire pression sur la direction, a montré à tous que la mobilisation collective pour la défense de nos intérêts était à nouveau possible, dans une usine où cela ne s'était pas vu depuis longtemps.
De nombreux travailleurs ont donc dit non à ce chantage grossier à l'emploi, alors que ce plan de compétitivité à la Française de Mécanique est tout simplement un plan de bataille que PSA prépare et voudrait imposer à tous les salariés du groupe. En tout cas, un très bon début pour empêcher la direction d'appliquer son plan de régression sociale.