Veolia : 1 500 suppressions d'emplois – maintenir les profits à tout prix27/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2330.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Veolia : 1 500 suppressions d'emplois – maintenir les profits à tout prix

La direction de Veolia Environnement prévoit de supprimer 1 500 emplois dans le secteur « eau », soit 10 % des effectifs en France. Elle évoque aussi « une réduction des droits à congé avec une suppression des aménagements des temps de travail, comme les RTT ». Ces nouvelles attaques font suite à une série de mesures lancées depuis deux ans pour « réduire les coûts » : salaires quasiment bloqués jusqu'en 2014-2015, gel des embauches.

Cette restructuration serait-elle due à des difficultés du groupe Veolia ? Non, car pour l'année 2012 Veolia Environnement déclare un bénéfice net de 394 millions d'euros. Il s'engage à verser 0,70 euro par action en 2013, ce qui représente un rendement annuel de 7,5 %. Mais le filon que constituait la distribution de l'eau potable en France commence à devenir un peu moins rentable. Les bénéfices du secteur « eau » auraient baissé de 22,5 % en 2012.

Veolia Environnement reste toujours le leader en France de la distribution de l'eau potable, avec 34 % du marché, mais depuis quelques années des communautés de communes comme le Pays de Montbéliard, le Minervois, la Crea (Rouen, Elbeuf, Austreberthe), ainsi que des villes comme Paris, Grenoble, Castres, Châtellerault, Viry-Châtillon et dernièrement Rennes, sont passées en régie publique. D'autres s'apprêtent à le faire dans les années qui viennent.

Les municipalités, de gauche et parfois de droite, ont choisi de « remunicipaliser » la distribution de l'eau, avant tout pour éviter les surfacturations pratiquées par Veolia comme par les deux autres mastodontes du secteur, Suez Lyonnaise des eaux et la Saur. Celles-ci sont dénoncées depuis des années par les associations de consommateurs. En 2009, l'UFC-Que Choisir révélait que la facture pouvait être jusqu'à 30 % plus chère dans les villes où l'eau était déléguée au privé. En 2011, une autre étude estimait que le prix de l'eau des délégataires privés était encore 15 % plus élevé que celui des régies publiques, de nombreuses municipalités renégociant leurs contrats à la baisse.

Les villes repassant en régie évoquent aussi le manque flagrant d'entretien des réseaux, responsable de fuites importantes. À Viry-Châtillon par exemple, on comptait 16 % de fuites, alors que des villes en régie comme Paris ou Grenoble étaient parvenues à les réduire à 5 %. Ces fuites étant facturées au tarif de l'eau potable par Veolia Environnement, celle-ci n'était pas pressée d'effectuer les réparations !

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