Centre technique Renault (Guyancourt) : Une politique de harcèlement contre les travailleurs27/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2330.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre technique Renault (Guyancourt) : Une politique de harcèlement contre les travailleurs

Renault prévoit 8 260 suppressions de postes d'ici 2016, dont 2 000 dans les bureaux d'études et le tertiaire. La direction prétend que ces départs se feront au volontariat. Mais au Technocentre Renault de Guyancourt, dans les Yvelines, on voit ce qu'il en est depuis quelques semaines.

Les chefs commencent par annoncer à des employés que leur poste est supprimé et leur demandent d'en « trouver un ailleurs. » Ensuite ils font tout pour les dévaloriser et les isoler. En réunion, devant les autres employés, ils distillent des réflexions désobligeantes. Soumis à cette pression, souvent les employés craquent et se retrouvent à l'infirmerie. Mais s'ils se déclarent alors en accident du travail, ce sont les chefs qui se retournent contre eux en les accusant d'avoir « stressé » la hiérarchie.

Les convocations auprès de la hiérarchie et des directeurs des Ressources humaines se transforment en tribunal, avec des menaces contre l'employé, des discours sur « la conjoncture difficile », et se concluent par : « Ce n'est pas le moment de se faire remarquer, il va y avoir une enquête de la Sécurité sociale. » C'est le monde à l'envers.

Tous les moyens sont bons pour la direction, y compris la provocation. Ainsi un chef ou les deux responsables hiérarchiques peuvent soudain s'en prendre à un employé qui travaille tranquillement à son bureau. Ils s'adressent à lui de manière incorrecte, et s'ensuit une altercation. Les chefs insistent jusqu'à ce qu'il craque, ou qu'il commette une prétendue « faute ».

Aucune direction du Technocentre n'est épargnée, qu'il s'agisse des bureaux ou des ateliers. Ces méthodes sont scandaleuses et ceux qui les appliquent sont méprisables, mais elles font partie de la stratégie mise en place par la direction.

Il s'agit d'attaquer les salariés, de les déstabiliser pour les pousser à partir et pouvoir dire : « Vous voyez, il n'y a pas de licenciement ». Les 10 000 salariés que compte le Technocentre doivent se préparer à se défendre collectivement, pour ne pas se laisser écraser par cette machine à broyer.

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