Espagne : La mobilisation contre les expulsions continue27/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2330.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : La mobilisation contre les expulsions continue

En Espagne, dans toutes les régions, la mobilisation continue de s'étendre contre les « desahucios », c'est-à-dire les expulsions des propriétaires de logements qui n'arrivent plus à payer les traites de leur emprunt. La récente prise de position des institutions européennes sur ce problème est un encouragement pour tous ceux qui dénoncent ce drame social.

La législation actuelle permet en effet aux banques d'entamer une procédure juridique contre ceux, de plus en plus nombreux, qui n'ont plus les moyens de rembourser des mensualités de plus en plus élevées, les emprunts étant à taux variable. Le chômage, la précarité, les baisses de salaire en sont la cause. Si au terme de plusieurs mois l'emprunteur reste insolvable, il fait l'objet d'une procédure d'expulsion de son logement et celui-ci est restitué à la banque ayant accordé le crédit. Qui plus est, même à la rue, la personne expulsée n'est pas délivrée de sa dette et doit - elle, sa famille ou ses proches - continuer de rembourser l'emprunt, pour un logement dont elle a rendu les clefs et qui peut donc être vendu à nouveau.

Seuls les plus déshérités, les plus isolés dont aucun proche ou supposé tel n'est solvable, peuvent se débarrasser de leur dette en rendant leurs clefs.Ce phénomène, dramatique pour des centaines de milliers de personnes, s'est développé avec la crise. Les banques sont aujourd'hui à la tête d'un gigantesque parc immobilier, récupéré grâce à cette législation révoltante. Mais depuis deux ans les mobilisations sur ce problème ne cessent de se développer, trouvant un large appui dans la société.

Les manifestations se développent pour protester, exiger le maintien des familles dans leur logement. De nombreuses voix s'élèvent contre l'impossibilité de se débarrasser de sa dette en rendant les clefs de l'appartement, dont bien souvent une partie importante a déjà été remboursée. Une pétition réclamant un changement de la loi a recueilli plus de 1 400 000 signatures.

Le mouvement s'étend encore, d'autant plus que les autorités européennes viennent de se prononcer contre la loi espagnole qui autorise les banques à exiger encore les remboursements une fois les clefs rendues.

Le gouvernement espagnol dit qu'il va étudier une réforme de la loi, mais sans s'engager à accepter les exigences de l'Europe. Quant aux banques, elles se sont déclarées opposées à un projet qui risque d'encourager les propriétaires à rendre les clefs de leur appartement. En effet cela fragiliserait leur fonctionnement, en augmentant ce qu'elles appellent leurs « avoirs toxiques », correspondant à des prêts non solvables.

En attendant, la situation des classes populaires continue de se dégrader. Et de plus en plus nombreux sont ceux qui sont décidés à faire reculer le gouvernement et les banquiers sur une législation et une pratique scandaleuses, qui étranglent des centaines de milliers de familles.

Partager