Sanofi : Contre les suppressions d'emplois, la mobilisation continue27/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2330.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi : Contre les suppressions d'emplois, la mobilisation continue

Le plan de réorganisation lancé en juillet 2012 chez Sanofi prévoyait d'ici 2015 la suppression de 914 postes en recherche, dans les vaccins et dans les fonctions support. Il prévoyait également le déplacement d'activités, de services entiers, soit près de 800 salariés concernés, et le désengagement du site de Toulouse qui compte 640 salariés.

Depuis cette annonce, les salariés de Sanofi, principalement des sites de Toulouse et de Montpellier et ponctuellement des autres sites, sont mobilisés pour exiger le retrait de ce plan. Les comités centraux d'entreprise en recherche et dans les vaccins avaient saisi en référé le tribunal de grande instance fin 2012. Après avoir été déboutés, ils ont fait appel et, le 11 mars dernier, la Cour d'appel de Paris a ordonné la reprise à zéro de la procédure d'information-consultation du comité central d'entreprise de Sanofi recherche.

Cette victoire juridique ne remet cependant pas en cause les suppressions d'emplois et la restructuration. Les salariés en sont bien conscients et la mobilisation reste donc d'actualité. Lundi 25 mars, à l'occasion du Forum mondial des sciences de la vie, au Palais des congrès de Lyon, où le DG de Sanofi Viehbacher était présent, un rassemblement de plus de 200 salariés des sites de Toulouse et de Montpellier et d'une centaine de salariés d'autres sites a eu lieu, pour demander le maintien de tous les emplois sur tous les sites.

Montebourg et son conseiller, présents eux aussi, ont reçu les organisations syndicales et des représentants des sites présents. Ils ont affirmé discuter avec Sanofi, tout en avouant leur impuissance, prétendant que les pressions qu'ils pouvaient exercer sur l'entreprise quant aux dépôts de dossiers d'AMM (autorisation de mise sur le marché) et aux taux de remboursement risquaient d'entraîner le départ d'activités. Ça sent le chantage, tout ça ! Et ils n'ont convaincu personne quant à leur volonté d'intervenir contre cette restructuration. Quant au rapport de la commission ministérielle sur l'activité du site de Toulouse, prévu pour le 15 avril, il n'y a pas grand-chose à en attendre, même si Montebourg prétend attendre ses conclusions.

Christian Lajoux, président de Sanofi France, est ensuite venu sous les huées prétendre qu'il comprenait l'inquiétude des salariés... avant d'ajouter qu'il souhaitait rencontrer les organisations syndicales suite au rendu de justice, pour reprendre les discussions. En bref, il voudrait reprendre les restructurations sous une autre forme.

Sanofi est bien loin d'être en difficulté financière, bien au contraire, avec plus de huit milliards de résultat net en 2012, près de 40 milliards de bénéfices cumulés ces cinq dernières années. Le DG, Viehbacher, culmine à 17 000 euros de salaire par jour.

L'argent est donc là pour maintenir tous les emplois et tous les sites. Mais il faudra une mobilisation massive des travailleurs pour arrêter cette course aux profits pour la satisfaction des actionnaires, qui se traduit continuellement par des suppressions d'emplois et des fermetures de sites.

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