CHS Vinatier - Bron (Rhône) : Le personnel manifeste sa colère27/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2330.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHS Vinatier - Bron (Rhône) : Le personnel manifeste sa colère

Un représentant du ministère avait annoncé sa venue à l'hôpital psychiatrique du Vinatier le 18 mars pour parler du « pacte de confiance » dans les hôpitaux et la santé. Plus d'une centaine d'hospitaliers ont saisi l'occasion pour se réunir ce jour-là en assemblée générale, afin de dénoncer tous les dysfonctionnements sur l'hôpital.

Des agents de plusieurs services - l'accueil d'urgence (UMA), les services des psychoses déficitaires graves, la cuisine... - ont dénoncé l'arbitraire d'une responsable de l'UMA, couverte par la direction, qui vient de muter d'autorité une infirmière. Ils ont aussi dénoncé le manque de personnel et de moyens, à la cuisine comme dans l'ensemble de l'hôpital.

Courageux mais pas téméraire, le représentant du ministère a alors préféré décommander sa venue, ce qui n'a pas démotivé les manifestants, qui sont allés se faire entendre auprès de la commission médicale d'établissement qui siégeait ce jour-là en présence du directeur de l'hôpital. Il y avait de l'ambiance, les chefs de services ont bien été obligés d'écouter les reproches. Le directeur n'a rien lâché sur le fond mais le message est quand même passé, puisqu'à la cuisine des CDD vont être rappelés.

Les manifestants ont aussi voté une action pour la venue à Lyon le 22 mars de la ministre de la Santé Marisol Touraine. Une cinquantaine d'hospitaliers se sont retrouvés ce jour-là devant l'Hôtel de ville et une délégation du personnel a été reçue à la Préfecture par un représentant du ministère.

Même si les travailleurs sont contents d'avoir été écoutés, ils ne se font pas beaucoup d'illusions sur les conséquences d'une telle entrevue. Ils savent bien que, s'ils ont pu se faire entendre, c'est avant tout parce que depuis plusieurs semaines ils se mobilisent pour faire connaître leur mécontentement.

Un représentant de la ministre a demandé qu'un responsable de l'Agence régionale de santé se rende au Vinatier pour résoudre les problèmes. C'est une façon de faire semblant de s'intéresser, tout en repoussant les décisions. Les représentants du ministère sont au courant de la situation dramatique que connaissent aujourd'hui les hôpitaux psychiatriques. En baissant les budgets, ils dictent l'austérité, obligeant ainsi les directeurs d'hôpitaux à fermer des lits, des services et à supprimer des postes.

En colère et déterminée, une minorité de travailleurs hospitaliers du Vinatier se disent que c'est en continuant à faire des vagues qu'ils auront une chance d'obliger le gouvernement à lâcher du lest.

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