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Leur société
Collectivité territoriale d'Alsace : Ils amusent la galerie avec un vote sans enjeu
Les sondages donnent une nette avance au oui (75 %) mais l'abstention promet d'être très élevée. Or, pour que le oui l'emporte, il doit obtenir au moins 25 % des inscrits dans chacun des deux départements alsaciens qui composent la plus petite région du pays. Et ce n'est pas gagné !
Il faut dire qu'hormis les élus régionaux la question de la fusion, posée depuis les années trente par des politiciens alsaciens, ne passionne guère les classes populaires, tellement elle apparaît sans enjeu.
Un congrès réunissant les élus locaux a adopté, le 24 novembre 2012, le projet qui sera soumis au référendum. Toute la droite, les Verts ainsi qu'une grande partie du PS ont voté pour, de même qu'à l'époque les élus locaux du FN. Mais aujourd'hui le FN appelle la population à voter non au référendum en hurlant, à l'instar de Marine Le Pen venue faire campagne à Mulhouse, que « c'est le début du détricotage de la France ». Décidément, ce parti est capable de dire tout, n'importe quoi et son contraire.
Les seuls à avoir voté contre lors de ce congrès ont été les élus socialistes de l'agglomération de Strasbourg et plusieurs élus PS des deux départements, qui se sont abstenus. L'opposition d'une partie du PS a pour origine la défense d'une ville contre une autre, « Mulhouse oubliée » ou le regret du maire PS de Strasbourg du fait que l'exécutif sera à Colmar et non dans sa ville. On est en plein Clochemerle !
Le PCF et le Front de gauche n'ont pas d'élus à la région, leur liste ayant fait moins de 2 % aux dernières élections régionales, ni dans les départements. Cela n'empêche pas le PCF de partir en guerre contre ce projet « dangereux pour nos conditions de vie et de travail, pour l'avenir de notre région » qui selon lui « remet en cause l'unité de la République ainsi que la démocratie locale ». Et le PCF ajoute que le but de cette fusion est « d'adapter la région à la politique d'austérité, à la politique que les marchés financiers et les dirigeants européens actuels veulent imposer aux États et aux populations ». Comme si la droite et le PS avaient besoin de changements institutionnels pour mener une politique d'austérité dictée par les marchés financiers !
Une autre question passionnerait bien davantage les classes populaires, comme par exemple : « Êtes-vous favorables à l'interdiction des licenciements et à la répartition du travail entre tous pour mettre fin à la catastrophe du chômage ? » Mais il n'y a aucun risque que droite et PS la posent à la population. Quant à ce référendum, il ne concerne en rien les travailleurs.