Grèce : Les financiers dictent leur loi16/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2220.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans le monde

Grèce : Les financiers dictent leur loi

Ceux que les habitués de la finance appellent la Troïka (le FMI, la Banque centrale européenne et l'Union européenne) ont exigé de la Grèce qu'elle privatise plus vite ses entreprises publiques. Ils estiment qu'un objectif de 7 milliards d'euros de ventes d'ici 2013 est insuffisant et exigent de l'État grec qu'il récupère 15 milliards d'ici 2013, et même 50 milliards d'ici 2015 !

Il y a un an, l'État grec s'était retrouvé dans l'impossibilité de rembourser ses emprunts aux grandes banques internationales, tant leurs taux d'intérêt étaient élevés. Ces trois institutions internationales ont alors décidé de lui prêter 110 milliards, en plusieurs fois, pour lui éviter la banqueroute. En réalité ces institutions agissaient alors comme représentants des intérêts des financiers internationaux qui avaient prêté à l'État grec et s'inquiétaient de ne pas pouvoir récupérer leur mise.

Le FMI et l'Union européenne avaient accompagné ces prêts de conditions qui devaient garantir les capacités futures de remboursement de l'État grec. Ils exigeaient que le gouvernement procède à des privatisations et qu'il pressure la population de multiples autres façons (hausse de la TVA, baisse du nombre de fonctionnaires, baisse des salaires, etc.). Le gouvernement socialiste de Papandréou, se faisant l'exécutant de ces exigences, annonçait l'été dernier la vente de 39 % de la Poste hellénique, de 50 % de l'entreprise publique de transport ferroviaire, d'une partie des consortiums d'eau d'Athènes et de Salonique, et une ouverture aux intérêts privés des principaux ports et aéroports du pays. Ces privatisations arrivaient à point pour nombre de capitalistes à la recherche de placements rentables. Ces mesures étaient censées dégager au total 7 milliards d'euros d'économies d'ici 2013.

Et maintenant, les représentants des organismes financiers et politiques internationaux, au moment d'accorder une nouvelle tranche du prêt négocié, annoncent que sept milliards ce n'est pas suffisant, et qu'ils en veulent plus et plus vite. Ils estiment que cet objectif est tout à fait « faisable et réaliste ». Ils ajoutent que, si la Grèce veut continuer à recevoir le prêt prévu, il faudra également qu'elle contrôle mieux ses dépenses de santé.

Les banquiers, directement ou à travers le FMI et l'Union européenne, serrent un peu plus le noeud coulant de la dette autour du cou de la Grèce pour mieux extorquer une part croissante de la richesse du pays. Aujourd'hui comme hier, c'est la population qui paie en dernier ressort pour remplir les caisses des financiers.

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