Les résultats « historiques » de Renault ne tombent pas du ciel, ils résultent en grande partie d'une intensification du rythme de travail dans les usines et dans les bureaux, suite à la diminution des effectifs.

Au Technocentre de Guyancourt, la direction avait mis fin aux contrats de 1 000 prestataires début 2009, et en 2010 il y a eu plus de 1 000 départs « volontaires ». Plus de travail avec moins de travailleurs, c'est plus de productivité. Les conditions de travail empirent chaque année, les accidents du travail sont en augmentation, et le stress aussi.

L'année dernière, pour combler leur déficit, l'État avait prêté 3,5 milliards à Renault et 3,5 à PSA. Les constructeurs affirment qu'ils vont rembourser les prêts. À présent, après des discours alarmistes pendant toute l'année pour justifier une augmentation générale de salaire ridicule, Renault se dit satisfait des bons résultats, sans doute vis-à-vis des actionnaires.

Dans toutes ces tractations financières, les patrons annoncent ce qu'ils veulent. Mais les travailleurs sont en droit de se poser des questions pour savoir ce qui existe réellement dans les caisses. La direction, dans ses communications internes, parle beaucoup de transparence. Il faut effectivement la transparence totale des comptes, non seulement de l'entreprise Renault, mais aussi de son PDG et de tous les actionnaires qui prônent la modération salariale et bloquent l'embauche.